Michele Catalano, une journaliste américaine, était chez elle en compagnie de son mari lorsqu’ils six policiers se sont présentés la porte de leur maison de Long Island. Les agents ont fouillé leur domicile, avant de leur poser de curieuses questions sur leur cocotte-minute, sans leur fournir la moindre explication.
Une recherche sensible. Quelques jours plus tard, le couple pense comprendre ce qui a pu se passer. Le jour où la police a débarqué, Michelle avait fait des recherches sur le web pour acheter une nouvelle cocotte-minute, tandis que son mari cherchait, dans une autre pièce, cherchait un sac à dos. Deux éléments qui ont servi à perpétrer, au mois d’avril dernier, les attentats de Boston.
Un coup de la NSA ? Pour le couple il n’y a aucun doute : c’est cette recherche sur le web qui est la cause de cette visite de la police. Ils ont été surveillés ! Michelle Catalano décide alors de raconter son histoire sur son blog.
Michele et son époux sont persuadés d’avoir été surveillés par l’agence de sécurité nationale, la NSA. L'agence gouvernementale est au coeur de la tourmente depuis quelques semaines après qu'elle a été dénoncée par un de ses anciens informaticiens, Edward Snowden. C’est grâce à lui, notamment, que le quotidien britannique The Guardian a révélé, vendredi dernier, l’existence d’un programme secret de la NSA, le XKeyscore. Ce programme permet de surveiller "à peu près tout ce qu'un utilisateur lambda" fait sur le web et même de remonter jusqu’à lui à partir d’une simple recherche dans Google.
Le FBI prend la parole. L’histoire sur le blog de Michelle est alors reprise un peu partout par les sites d’infos américains et européens, mais aussi sur les réseaux sociaux. Tous pensent en fin détenir la preuve parfaite des dérives de la surveillance informatique. Face à cet emballement, le FBI décide alors de réagir. Un porte-parole explique que ni Google, ni la NSA ne sont impliqués dans cette affaire.
La vérité éclate enfin. C’est, en fait, l’ancien patron du mari de Michelle Catalano qui a contacté les autorités après avoir constaté des recherches "étranges" sur l’ordinateur de son ancien employé. L'époux de la journaliste aurait tapé les mots : "bombes-sac-à-dos-cocotte-minute" dans le moteur de recherche. Les Catalano ont donc bien été surveillés, mais pas par ceux qu’ils pensaient.