"Je ne serai jamais en sécurité". C'est une Edward Snowden résigné qui s'est confié à Paris Match, dans une interview à paraître jeudi. Mais l'homme à l'origine des révélations sur les programmes de surveillance de la NSA, en 2013, ne s'en fait pas que pour lui. "J’ai choisi cette voie et j’en assume toutes les conséquences. Mais je suis inquiet pour tous les autres", explique-t-il.
"Il veut venir en aide aux personnes qui l'ont aidé à l'époque". Installé en Russie, cet ancien employé de la CIA s'inquiète en effet aujourd'hui pour les familles qui l'avaient hébergé et soutenu, notamment à Hong-Kong, lorsqu'il avait fui les Etats-Unis. Ces dernières subissent en effet de lourdes pressions des autorités. "Il veut venir en aide aux personnes qui l'ont aidé à l'époque, en juin 2013, à Hong Kong, et qui ont aujourd'hui vu leur destin brisé", explique à Europe 1 Emilie Blachère, la journaliste qui l'a interviewé. "Ne pouvant pas l'atteindre, puisqu'il est en Russie, les autorités font tout pour intimider et menacer les personnes qui lui ont rendu service", poursuit-elle.
Edward Snowden: "I'll never be safe" https://t.co/xYQs63UCSqpic.twitter.com/KHeIeB92bG
— Paris Match (@ParisMatch) 27 novembre 2018
"Le symbole d'un choix moral". Une situation qui attriste mais n'étonne pas Edward Snowden. "Je pense que les autorités sont inquiètes de l’exemple [de courage] que donnent ces familles au monde entier. Elles sont le symbole d’un choix moral. Quiconque lit leur histoire comprend immédiatement qui a raison et qui a tort", a-t-il affirmé.
"Il ne regrette absolument pas ses actes". Lui-même a totalement renoncé à retrouver un jour une vie normale. "Les autorités le craignent toujours, elles ne savent absolument pas ce que les données qu'il a prises avec lui contiennent", selon Emilie Blachère. Pour autant, "il ne regrette absolument pas ses actes et encore moins les révélations qu'il a pu faire", poursuit la journaliste. "Aujourd’hui, beaucoup de personnes passent à côté du sens de la vie, en se disant en guise d’au revoir, 'sois prudent', moi, je préfère dire 'sois libre'", a-t-il en effet déclaré à l'hebdomadaire.