Jour de colère en Egypte

Moubarak ne va pas se présenter à la présidentielle de septembre
Moubarak ne va pas se présenter à la présidentielle de septembre © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Revivez, sur Europe1.fr, la journée de mobilisation contre Moubarak dans toute l'Egypte.

Mardi, l'Egypte a été le théâtre d'une contestation et de manifestations sans précédent contre le régime du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981. L'objectif fixé par l'opposition a été atteint, sans violence : dépasser le million de manifestants. Mais face à leur colère, Hosni Moubarak n'a pas répondu en annonçant son départ. Dans une allocution officielle, le président égyptien a dit vouloir "terminer son œuvre".

Voici le fil de cette journée, hors norme, en Egypte :

23h00 : "Dégage ! Dégage !", ont scandé dans les rues les manifestants, aussitôt après le discours de leur président.

22h00 : Le président Hosni Moubarak s'est adressé aux Egyptiens, à la télévision. Il a assuré vouloir "terminer sa mission", "son oeuvre pour l'Egypte". Le président a également annoncé qu'il ne se représentera pas à la présidentielle de septembre.

21h40 : Le groupe internet américain Google a lancé un appel à l'aide pour retrouver la trace de l'un de ses cadres disparu en Egypte, indiquant que Wael Ghonim n'avait plus été vu depuis jeudi soir dans le centre du Caire.

21h30 : Les Etats-Unis ont ordonné mardi le départ du personnel non essentiel de leur ambassade au Caire. Les diplomates américains dans le pays étaient autorisés à quitter le pays s'ils le souhaitaient depuis dimanche. L'administration Obama a par ailleurs indiqué que 1.600 ressortissants américains avaient été évacués d'Egypte depuis lundi, sur un total de 3.000 ayant demandé l'aide de leur ambassade.

21h10 : Plus d'un million de personnes ont manifesté dans tout le pays, selon une source au sein des services de sécurité.

21h00 : Le président américain Barack Obama a demandé à son homologue égyptien Hosni Moubarak de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en septembre, dans un message transmis par un ancien ambassadeur américain en Egypte, révèle mardi le New York Times.

20h40 : Une présentatrice vedette de la télévision publique égyptienne a démissionné après 20 ans d'antenne pour dénoncer des "défaillances éthiques" dans la couverture des manifestations contre le président Hosni Moubarak.

20h30 : L'émissaire américain en Egypte Frank Wisner a évoqué la crise politique avec le président Hosni Moubarak. L'ancien ambassadeur des Etats-Unis au Caire est arrivé lundi en Egypte.

19h30 : Selon la chaîne de télévision Al Arabiya, le président égyptien Hosni Moubarak dira mardi soir qu'il renonce à se représenter mais qu'il entend rester à son poste pour répondre aux revendications des manifestants. Le président doit prononcer un discours dans la soirée.

18h30 : Les manifestants étaient "au moins un million" à descendre mardi dans les rues des villes d'Egypte, selon l'agence Reuters. Plus de 200.000 personnes se sont massées sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, à l'occasion de cette "marche du million" destinée à accentuer la pression sur le président Hosni Moubarak.

18h15 : Les voyagistes français ont prolongé la suspension de tous les départs de vacanciers pour l'Egypte jusqu'à lundi inclus. "Il n'y a quasiment plus de clients en Egypte en dehors du balnéaire", a annoncé le président de l'Association des tour-opérateurs.

18h00 : "Il fait nuit noire au Caire, mais encore 200.000 personnes se trouvent place Tahrir", explique Emmanuel Renard, envoyé spécial d'Europe 1 en Egypte. Le journaliste fait état d'une "rumeur qui court dans les rangs des manifestants : Hosni Moubarak pourrait démissionner dans la soirée".

17h45 : un cortège long de 5 kilomètres à Alexandrie. Des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans la deuxième ville d'Egypte. Leur slogan est le même qu'au Caire : "Va-t-en saleté rejoindre Zine El Abidine (Ben Ali)".

17h10 : Mohamed ElBaradei prépare "l'après-Moubarak". L'opposant égyptien a présenté à des diplomates occidentaux, notamment américains et britanniques, plusieurs scénarios de sortie de crise. Il propose soit de confier au vice-président Omar Souleimane la charge d'assurer une présidence intérimaire, soit de constituer un conseil présidentiel comprenant trois personnalités, un militaire et deux civils, pour gérer la transition.

17h00 : Nestlé suspend à son tour ses activités. Le géant de l'alimentaire indique avoir "temporairement interrompu en raison des troubles politiques en cours dans le pays".

16h45 : la Grèce a évacué mardi 155 ressortissants vivant à Alexandrie, en Egypte, à l'aide de trois vols spéciaux qui ont atterri dans l'après-midi à Athènes, a annoncé le ministère grec des Affaires étrangères.

16h00 : les Etats-Unis s'entretiennent avec l'opposant numéro 1. L'ambassadrice des Etats-Unis au Caire Margaret Scobey a confirmé s'être entretenue au téléphone avec Mohamed ElBaradei : Washington souhaite une transition politique mais ne veut pas dicter à l'Egypte la direction à prendre.

15h10 : Aung San Suu Kyi apporte son soutien aux Egyptiens descendus dans la rue. "Je souhaite que vous sachiez que nous sommes tous avec vous, que ceux à travers le monde qui veulent la liberté se sentent en prise avec d'autres personnes qui luttent pour la liberté", a déclaré l'opposante birmane et prix Nobel de la paix dans une interview à la radio britannique BBC.

15h00 : les Etats-Unis ordonnent le départ du personnel non essentiel de leur ambassade au Caire. L'administration Obama a déjà recommandé aux ressortissants américains d'éviter de se rendre en Egypte.

14h00 : que "le sang cesse de couler". La France insiste pour que "le sang s'arrête de couler" en Egypte, où 300 personnes seraient mortes depuis le début des manifestations selon l'ONU, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Il y a eu trop de morts, trop de blessés", a dit Bernard Valero lors d'un point-presse. "Il faut que cela s'arrête", a ajouté le porte-parole.

13h55 : Moubarak "va devoir partir". Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés socialistes, a estimé que le président égyptien Hosni Moubarak allait "devoir partir", soulignant que "le mouvement populaire ne s'arrêterait pas tant que des changements politiques ne seront pas engagés". "Notre attitude doit être la solidarité et le soutien (...), a-t-il ajouté. Le président du groupe PS a trouvé "particulièrement choquante" l'attitude de la France" sur l'Egypte "parce qu'elle est toujours dans une sorte de retenue".

13h20 : 50.000 manifestants à Alexandrie. Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées en début d'après-midi à Alexandrie. Environ 50.000 personnes étaient réunies devant la mosquée Qaëd Ibrahim et la gare ferroviaire, dans le centre de la deuxième ville d'Egypte, avant de marcher sur le front de mer.

12h58 : les Frères musulmans refusent de discuter. Une coalition d'opposants à Hosni Moubarak a prévenu le gouvernement égyptien qu'elle n'engagerait pas de dialogue sur une transition politique avant le départ du président, ont déclaré mardi les Frères musulmans. "Notre première exigence est le départ de Moubarak. Seulement après cela un dialogue pourra débuter avec la hiérarchie militaire sur les détails d'un transfert pacifique du pouvoir", a déclaré Mohamed al Beltagi, ancien député des Frères musulmans. Selon ce dernier, l'opposition est regroupée au sein d'une coalition baptisée le Comité national de suivi des revendications du peuple.

12h50 : une marche dans le calme. Les centaines de milliers de manifestants défilent au Caire dans le calme, encadrés par l'armée. Les Egyptiens sont rassemblés sur la place Tahrir et clament des slogans contre le président tels que "Hosni Moubarak, illégitime ! ".

12h34 : plusieurs centaines de milliers de manifestants. Selon les dernières estimations, plusieurs centaines de milliers de personnes étaient rassemblées mardi place Tahrir au Caire pour la "marche du million". Des manifestants, dont de nombreux arboraient des drapeaux égyptiens, ont convergé vers la place de la Libération, devenue l'épicentre de la révolte populaire.

12h24 : des casseurs et saboteurs arrêtés. Selon les dernières informations données par la chaîne Al-Jazira, l'armée aurait arrêté plusieurs "casseurs et saboteurs" qui s'étaient infiltrés dans le grand rassemblement de la place Tahirir au Caire. Par ailleurs la chaîne annonce plus d'un million de manifestants au Caire et autour de la capitale.

12h20 : ElBaradei demande à Moubarak de quitter le pouvoir. L'opposant égyptien Mohamed ElBaradei demande au président égyptien, Hosni Moubarak de quitter le pouvoir, d'ici à vendredi, "pour éviter un bain de sang".

12h13 : l'ONU parle de 300 morts depuis le début des protestations. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme a dit mardi disposer d'informations faisant état de 300 morts dans les manifestations hostiles à Hosni Moubarak en Egypte. Navi Pillay, Haut Commissaire de l'Onu, a exhorté les autorités égyptiennes à faire en sorte que l'armée et la police ne fassent pas un usage excessif de la force face aux manifestants. Ce bilan provient d'organisations non-gouvernementales, a précisé son porte-parole.

12h05 : l'armée encadre la manifestation dans le calme. La situation est très calme pour le moment, rapporte l'envoyé spécial d'Europe 1 au Caire. L'armée dirige et encadre la foule et distribue même des tracts aux manifestants pour les pousser à signaler tout casseur. Des tracts sur lesquels il est inscrit : "ne les laissez pas vous voler votre histoire".

11h46 : Erdogan appelle Moubarak à céder. Le président égyptien Hosni Moubarak devrait écouter la colère de son peuple, a jugé mardi le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan. "Ecoutez la colère du peuple et ses revendications extrêmement humanistes", a-t-il précisé, devant les membres de son parti, l'AKP, dans une allocution retransmise à la télévision. "Répondez sans la moindre hésitation aux exigences de liberté du peuple", a-t-il ajouté.

11h40 : les pro-Moubarak défilent aussi. Des supporters du président égyptien se sont également réunis dans la capitale, pour manifester leur soutien à Hosni Moubarak, rapportent les chaînes Al Arabiya et Al-Jazira.

11h05 : 100.000 personnes place Tahrir. Selon la chaîne d'informations Al-Jazira plus de 10.000 personnes sont déjà rassemblées sur la place centrale du Caire. Les manifestants s'apprêtent à marcher en direction du palais présidentiel. La chaîne montre des images de la place noire de monde, parmi la foule des Egyptiens de tous les âges. Des familles avec des enfants en bas âge participent aussi à la mobilisation.

La chaîne d'informations Al-Jazira diffuse les images de la place Tahrir noire de monde, mardi matin.

© AL-JAZIRA

10h38 : l'accès au Caire est fermé. L'armée égyptienne a fermé mardi matin les accès au Caire et à d'autres villes où des manifestants prévoyaient de se rendre pour la "marche du million" prévue à l'appel du mouvement de contestation qui réclame le départ du président Hosni Moubarak. L'autoroute reliant Alexandrie au Caire est bloquée à un kilomètre de la capitale par un barrage de l'armée, selon un journaliste de l'AFP. Une longue file de camions de marchandises et de voitures attendaient sur la route de pouvoir passer, et les soldats empêchaient fermement le passage des véhicules en direction de la capitale. Selon un autre journaliste de l'AFP, les sorties des villes de Mansoura (delta), Suez (est) et Fayyoum (au sud du Caire) ont également été bloquées par l'armée.

10h10 : pour ElBaradei, Moubarak ferait mieux de partir. L'opposant égyptien Mohamed ElBaradei, qui s'impose comme la figure de proue de la révolte contre le régime de Hosni Moubarak, a prévenu, dans le journal britannique The Independent mardi, que si le président "veut vraiment sauver sa peau, il ferait mieux de partir". "Quand un régime retire complètement la police des rues du Caire, quand les casseurs font partie de la police secrète pour essayer de donner l'impression que sans Moubarak, le pays plongera dans le chaos, c'est un acte criminel (...).", a-t-il estimé.

09h06 : 50 ONG appellent au départ de Moubarak. Cinquante organisations égyptiennes de défense des droits l'Homme ont appelé dans un communiqué le président Hosni Moubarak à "se retirer" du pouvoir pour "éviter un bain de sang", au 8ème jour d'une révolte populaire réclamant son départ et ayant fait au moins 125 morts. Les ONG demandent aussi "la tenue d'élections parlementaires et présidentielle libres et transparentes dans les six mois sous la supervision de la justice".

08h00 : Internet coupé, Twitter ruse. Comme le montre ce reportage (en anglais) de la chaîne Al-Jazira, la place Tahrir dans le centre du Caire a commencé à se noircir de monde. Malgré la censure du web, les Egyptiens ont réussi à faire passer le mot. Google a mis en place un numéro de téléphone afin que les internautes égyptiens puissent laisser des messages sur un répondeur qui seront ensuite retranscrits et tweetés.

07h20 : 5.000 personnes place Tahrir. Plus de 5.000 personnes étaient déjà rassemblées mardi tôt dans la matinée dans le centre du Caire pour une manifestation géante contre le président égyptien Hosni Moubarak prévue dans la journée, a constaté un journaliste de l'AFP. Les manifestants lançaient des slogans comme "Dehors Moubarak", et brandissaient des affiches représentant le président pendu, ou sa photo avec la mention "ta tête va tomber".