Le "sommet de la dernière chance" a commencé mercredi à 18h20. Composé de deux réunions de travail entre les responsables européens, ce sommet intervient après l'échec de la rencontre de dimanche dernier. Objectif : s'accorder enfin sur les solutions à apporter pour sortir de la crise.
Dans un premier temps, les 27 Etats membres de l'Union européenne sont conviés à négocier un accord sur la recapitalisation des banques en vue des pertes qu'elles devront assumer sur les titres de dette grecque qu'elles détiennent.
Les analystes s'attendent à un relèvement du ratio de fonds propres "durs" à 9% d'ici juillet 2012 et une recapitalisation des établissements financiers européens de l'ordre de 108 milliards d'euros.
Augmenter les capacités du FESF
Lors d'une deuxième réunion, seuls les pays de la zone euro auront le droit de s'exprimer. Les négociations sur le montant des pertes des banques concernant les obligations grecques (on parle de 50% de décote) et le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) sont à l'ordre du jour. L'objectif est d'éviter la contagion de la crise à d'autres membres de la zone euro.
"La capacité d'intervention (du Fonds) doit être d'un cran au-dessus des 1.000 milliards d'euros", a par ailleurs estimé M. Leterme, à son arrivée au sommet à Bruxelles.
Alors que le monde entier attend des décisions fortes ce soir, le pessimisme gagne du terrain. "Il y a encore beaucoup de problèmes à régler et de négociations à mener, donc le travail n'est pas encore terminé", a ainsi déclaré à son arrivée la chancelière allemande Angela Merkel.
Ne pas dramatiser la situation
Invités d'Europe 1 mercredi, Jean Quatremer, journaliste à Libération et spécialiste de l'Union européenne, et Sylvie Goulard, députée européenne, ont appelé à ne pas trop dramatiser l'enjeu du sommet.
"Il y a un risque d'éclatement de la zone euro mais, cela étant, la zone euro n'éclatera pas demain. Il ne faut pas exagérer cette dramaturgie" autour du sommet, a temporisé Jean Quatremer.
"Il y a une part de mise en scène de la part des gouvernements nationaux qui ne veulent pas admettre que, justement, la méthode qu'ils ont choisi depuis un certain temps n'est plus à la hauteur", a ajouté Sylvie Goulard.