L'ONU et la Banque mondiale s'alarment du manque de solidarité internationale envers les pays africains touchés par Ebola et appellent à convertir en actes les promesses internationales d'aide financière et humaines. "Nous sommes en train de perdre la bataille", a même déploré Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale, lors d'une conférence de presse vendredi à Paris. Le virus a déjà tué 4.555 personnes sur 9.216 cas enregistrés dans sept pays (Liberia, Sierra Leone, Guinée, Nigeria, Sénégal, Espagne et Etats-Unis).
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Égoïsme de certains pays. "Certains pays ne se préoccupent que de leurs propres frontières", ce qui est "très inquiétant" selon Jim Yong Kim, pour qui "nous n'avons toujours pas pris conscience de la solidarité nécessaire" au niveau international.
38% seulement de l'aide promise reçus. Les Nations unies ont reçu jusqu'à présent 377 millions de dollars sur les 988 millions demandés, soit 38%, a déclaré vendredi un porte-parole de l'ONU à Genève.
"Il faut y ajouter 217 millions de dollars promis, mais qui ne sont pas encore arrivés sur les comptes bancaires", a-t-il précisé. Et le fonds spécial de l'ONU mis en place pour parer aux urgences, le "Trust Fund", ne dispose que de 100.000 dollars sur les 20 millions initialement requis.
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Aides financières et envois de personnels. En réponse à cet appel de fonds, le gouvernement canadien, qui avait annoncé une contribution de 30 millions de dollars canadiens le mois dernier, s'est engagé vendredi à verser une aide de 30 millions supplémentaires. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé vendredi le lancement immédiat d'une distribution d'aide alimentaire à 265.000 habitants de Freetown, la capitale de Sierra Leone.
La Communauté d'Afrique de l'Est a décidé d'envoyer plus de 600 professionnels de santé, en Afrique de l'Ouest pour combattre l'épidémie. Le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda ainsi que la Tanzanie compte aussi envoyer des médecins.
Londres a de son côté envoyé en Sierra Leone un navire militaire médicalisé, avec un hôpital, trois hélicoptères et 350 personnes à bord. Au total, la Grande-Bretagne prévoit d'envoyer 750 militaires dans son ancienne colonie. Ils aideront à la construction de centres de traitement.
Cuba, pays cité en exemple. C'est Cuba qui a envoyé en Afrique le plus grand contingent de personnel médical pour lutter contre Ebola. Un groupe de 165 médecins et personnels de santé cubains est parti début octobre vers la Sierra Leone. Le Liberia et la Guinée en attendent prochainement 296 autres. Une initiative largement saluée par l'ONU, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et plusieurs associations humanitaires.
Un Mrs Ebola au Etats-Unis. Barack Obama, président des Etats-Unis, a décidé vendredi de nommer un coordinateur en la personne de Ron Klain, un avocat. Il devra s'assurer que "les efforts pour protéger les Américains en détectant, isolant et traitant les patients d'Ebola dans ce pays soient coordonnés". L'objectif est de tenter de maîtriser la psychose qui commence à gagner du terrain.
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