Le "mythe" du Bloody Sunday

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Au cinéma, dans les paroles de chansons, ce "dimanche sanglant" est entré dans les mémoires.

"Bloody Sunday", le dimanche sanglant. Le 30 janvier 1972, des catholiques défilent à Londonderry, en Irlande du Nord, quand des soldats britanniques ouvrent le feu. 14 personnes sont tuées. Un rapport d’enquête censé éclaircir toutes les zones d’ombre est rendu public mardi. Mais, au-delà des seuls faits, le "Bloody Sunday" est déjà entré dans l’histoire, avec un grand H.

Des "militaires armés" d’un côté, des "manifestants pacifiques" de l’autre : le "Bloody Sunday" est devenu une référence dans les discours irlandais, que la chercheuse Isabelle Hare a pu étudier. Côté catholiques républicains, on parle de "tuerie", de "tragédie", note-t-elle. Côté protestants unionistes, l’événement reste "passé sous silence".

"L’histoire du ‘Bloody Sunday’ a été racontée, re-racontée, plusieurs fois et de plusieurs façons différentes depuis le 30 janvier 1972", rappelle la BBC. A chaud, quelques mois après les faits, le "Bloody Sunday" inspire ainsi une chanson à John Lennon, descendant d’Irlandais, ex-Beatle et militant pacifiste. "Les cris de treize martyrs emplissaient l'air de Derry", chante alors John Lennon.

Avant de cibler les Anglais qu’il faudrait mettre "à la mer" :

Une décennie plus tard, Sunday Bloody Sunday devient le premier titre l’album War de U2. La démarche sera critiquée, le groupe irlandais étant accusé d’être proche de l’IRA. Mais Bono, son leader, se justifie : Sunday Bloody Sunday est un hymne mondial pour la paix, pour que "les larmes cessent de couler".

"Jusqu'à quand devrons-nous chanter cette chanson ?", lance U2 :

Pour le vingtième anniversaire du "Bloody Sunday", le réalisateur britannique Paul Greengrass s’empare à son tour de ce morceau d’histoire. Pour incarner ses personnages, il choisit de s’entourer non pas d’acteurs professionnels mais de témoins de l’époque. "Je crois que ce film peut être très utile. Il peut nous aider à tourner plus vite la page du ‘Bloody Sunday’", commente Ivan Cooper, le leader du mouvement à l’époque, au micro de la BBC.

Ce film a été financé par la Grande-Bretagne et l’Irlande :