L’INFO. Il s’agit de "l’un des tueurs les plus dangereux de la planète". Une épidémie de virus Ebola a déjà tué une soixantaine de personnes en Guinée. Si l'épidémie n'aurait pas encore atteint la capitale, Conakry, d'après les autorités, elle inquiète dans le reste du pays, où les secours s’organisent pour lutter contre ce virus extrêmement contagieux.
Un virus qui cause des hémorragies. Le virus Ebola est "est très contagieux et particulièrement mortel parce qu’il entraîne des hémorragies", explique le Dr Jean-François Lemoine, le spécialiste santé d’Europe 1. Il tire son nom de la rivière du nord de la République démocratique du Congo, où il a été repéré pour la première fois en 1976, quand le pays s'appelait encore le Zaïre. Depuis, il aurait depuis provoqué la mort d’au moins 1.200 personnes, pour 1.850 cas avérés. La période d’incubation dure entre deux et 21 jours, puis se manifeste par une brusque montée de la température, accompagnée d’une faiblesse intense, de crampes et de maux de tête. Le virus peut ensuite provoquer des vomissements, des diarrhées et des hémorragies internes et externes.
Les explications du Dr Jean-François Lemoine :
Mortel dans 90% des cas… Le virus Ebola est mortel dans 90% des cas. En Guinée, sur les 87 cas suspects recensés, 61 personnes ont succombé. Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement ni vaccin. Et bien souvent, les personnels médicaux font partie des premières victimes, ce qui rend le contrôle de l’épidémie encore plus difficile dans un pays comme la Guinée, où le personnel médical manque déjà cruellement.
… et extrêmement contagieux. Autre particularité du virus : il est "très contagieux". Il peut s’attraper au contact d’animaux, singes ou chauve-souris, morts ou malades et se transmet "par tous les types de contacts", notamment lors de funérailles, quand les proches du défunt sont en contact direct avec le corps. Récemment, des chercheurs ont aussi découvert que le virus pouvait se transmettre par la respiration. En clair, résume le Dr Jean-François Lemoine, Ebola est de "l’un des tueurs les plus dangereux de la planète".
Un virus fragile. Le virus a tout de même un point faible : il est "très fragile", ne peut pas voyager et "meurt très vite si la contamination s’arrête", selon le Dr Jean-François Lemoine. Pour le combattre, la règle, c’est donc "l’éviction" : "ne pas se trouver au contact des malades".
D’autres cas au Liberia et en Sierra Leone ? L’épidémie a fait son apparition dans le sud de la Guinée début février. C’est dans un laboratoire de Lyon que le virus a été identifié. L’épidémie s’est ensuite propagée, mais les autorités guinéennes assurent qu’elle n’a pas atteint la capitale, Conakry, contrairement à ce qu’affirmait dimanche l’Unicef. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique par ailleurs que des cas sont en cours d’investigation au Liberia et en Sierra Leone. Six cas suspects, dont cinq morts, ont été repérés par Monrovia. Et l’épidémie inquiète aussi d’autres voisins de la Guinée, comme le Sénégal, qui a lancé un "dispositif de surveillance", selon le journal local Sud Quotidien.
Eviter les zones touchées. Sur son site, le ministère des Affaires étrangères français "déconseille de se déplacer ou de séjourner dans les zones touchées par la fièvre hémorragique". Il est aussi recommandé de respecter scrupuleusement les règles d’hygiène et de "s’abstenir de consommer de la viande de chasse".
L'INFO - L'épidémie mortelle d'Ebola se propage
RETOUR SUR - Epidémie d'Ebola en Ouganda