Les Mata Hari qui passionnent l’Amérique

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Anna Chapman et Vicky Pelaez sont deux des espions suspectés d'avoir travaillé pour la Russie.

La première est russe, femme d’affaires, rousse et sexy en diable. La seconde est d’origine péruvienne, journaliste, avec un passé déjà sulfureux. En pleine affaire des espions, deux "Mata Hari" passionnent l’Amérique : Anna Chapman et Vicky Pelaez.

"L’espionne aux cheveux roux"

Profil Facebook, photos personnelles et vidéos privées : "L’espionne aux cheveux roux", la "femme fatale" en français dans le texte, fascine. La vie d’Anna Chapman, 28 ans, est passée au peigne fin par les médias américains. Anna Chapman ou plutôt… Anya Kushchenko, de son vrai nom russe.

Présentée comme une "businesswoman" à New York, Anna Chapman serait la fille d'un ancien cadre haut placé du KGB. Il "contrôlait tout dans sa vie", raconte son ex-mari britannique, interviewé vendredi dans le Daily Telegraph.

Moins de sex-appeal mais un profil tout aussi complexe : Vicky Pelaez, 55 ans, naturalisée américaine, travaillait depuis 20 ans à New York en tant qu’éditorialiste reconnue du journal hispanophone El Diario/La Prensa. Où elle n’hésitait pas à afficher son soutien au cubain Fidel Castro ou au vénézuélien Hugo Chavez.

Une journaliste très engagée...

Mais sa carrière de journaliste à la plume bien acérée avait débuté dans son pays natal, le Pérou, où elle avait été impliquée dans un rocambolesque faux enlèvement par les rebelles du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru qui auraient ainsi obtenu une tribune publique inespérée. Après cette affaire, Vicky Pelaez avait quitté le Pérou avec son professeur de sciences politiques de mari, "Juan Lazaro", qui aurait lui-même grandi en URSS.

Vicky Pelaez a cependant été remise en liberté et placée sous résidence surveillée jeudi. "Elle ne donne pas l'impression d'être un agent professionnel", a déclaré le juge pour justifier sa décision.

Le réseau des "Illégaux"

Au total, onze personnes ont été inculpées aux Etats-Unis pour espionnage et blanchiment d'argent. Ces "Illégaux" devaient devenir suffisamment "américanisées" pour obtenir des informations et les transmettre au SVR, les services de renseignement russes. Les enquêteurs disent disposer d'un dossier "extraordinairement fort".