La démarche est inédite. Huit membres de l’ETA ont envoyé samedi une lettre depuis leur cellule aux autres membres de l’organisation séparatiste basque actuellement détenus. Leur proposition : que tous ensemble commencent à réfléchir à une indemnisation de leurs victimes.
"Il est temps de se pencher sur la question des victimes et de la reconnaissance-réparation des dommages causés (…) Nous devons l’assumer comme un acte de reconnaissance des conséquences du conflit", peut-on lire dans cette lettre dévoilée dimanche par El Pais.
Un "pas significatif"...
Parmi les signataires de cette lettre, se trouvent des militants des années 80, une des périodes les plus sanglantes de l’ETA. La plupart d’entre eux ont d’ailleurs été condamnés pour plusieurs assassinats à de très lourdes peines de prison, entre 30 et 40 ans.
Ils proposent aujourd’hui à tous les membres d’ETA en prison de participer activement aux négociations pour sortir de la lutte armée. Avec pour horizon personnel, une sortie de prison.
... mais pas un pardon
C’est un "pas significatif", a commenté le ministre de l’Intérieur espagnol, Alfredo Pérez Rubalcaba, cité par La Vanguardia. Mais les prisonniers ne demandent pas "pardon", fait remarquer La Razon dans son édition de dimanche. Pour les familles des victimes, le plus important n’est pas de toucher des dommages et intérêts mais de voir les membres d’ETA "accomplir leur peine jusqu’au dernier jour".
Reste que derrière cette lettre, ce sont les dissensions au sein même d’ETA qui font surface. "Il y a toujours eu des dissidences [au sein de l’ETA, NDLR], mais aujourd’hui elles sont plus importantes que jamais et nous les connaissons", a fait remarquer le ministre de l’Intérieur espagnol.