La France a mené lundi une nouvelle journée d'offensive au nord du Mali. Paris envisage de déployer 2.500 soldats pour soutenir l'armée malienne et y "accompagner" le déploiement de forces de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a confirmé le ministère de la Défense.
# LE POINT SUR LA SITUATION
• La situation "évolue favorablement". L'armée française a entrepris un travail d'usure pour repousser les combattants islamistes vers le Nord du Mali, face à des hommes lourdement armés qui leur opposent une vive résistance. La situation "évolue favorablement", conformément aux orientations du président François Hollande, a assuré lundi Jean-Yves Le Drian à la sortie d'une nouvelle réunion de ministres à l'Elysée, au quatrième jour de l'opération militaire française. La progression des "groupes terroristes" a été "bloquée" dans l'est du Mali, où les islamistes se sont repliés vers la ville de Douentza, a indiqué Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense.
• A l'Ouest, des difficultés. Situation plus difficile en revanche à l'ouest, où le ministre de la Défense a reconnu la persistance d'"un point difficile" pour les forces françaises, face à des "groupes extrêmement armés", et la prise par les islamistes de la ville de Diabali. Une résistance qui confirme la capacité des jihadistes à conduire une opération structurée, coordonnée entre les différents groupes. "Ce ne sont pas des novices, ils ont un fin sens tactique et jouissent d'une très forte mobilité, avec des 4X4, ils ont des systèmes d'armement sol-air", souligne Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense.
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#LA LOGISTIQUE
• Des renforts et du soutien africain à venir. Les premiers éléments de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) se mettent en place et doivent fournir "environ 600 hommes". Le Niger, le Burkina Faso, le Togo, et le Sénégal ont également annoncé l'envoi chacun d'environ 500 hommes Les premiers vols d'avions de transport militaire britanniques pour appuyer les forces françaises devraient débuter lundi à partir de la base d'Evreux, dans l'Eure. L'Algérie a également "autorisé sans limite le survol de son territoire" par les avions français en route vers le Mali, selon Laurent Fabius qui estime à "quelques semaines" la durée de l'intervention.
• Des troupes nigérianes en route. Des troupes envoyées par le Nigeria seront au Mali "avant la semaine prochaine", a annoncé lundi le président nigérian Goodluck Jonathan, recevant dans sa résidence officielle un groupe de diplomates accrédités dans le pays. "Nos équipes techniques sont déjà au Mali. Donc, sans aucune doute, les troupes nigérianes seront au Mali avant la semaine prochaine," a-t-il dit.
• Des renforts et du soutien européen. L'Allemagne étudie un possible soutien "logistique", "médical" ou "humanitaire" à l'intervention française, selon un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
# SUR LE FRONT DIPLOMATIQUE
• Un débat parlementaire. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affirmé lundi qu'il souhaitait "rapidement" un débat sans vote au Parlement sur l'intervention française au Mali, à trois heures d'une rencontre à Matignon lors de laquelle il doit informer les responsables parlementaires.
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• Réunion du Conseil de l'ONU Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir lundi après-midi, à l'initiative de la France, pour discuter de la situation au Mali et informer les membres sur son intervention.
• Les ministres européens mobilisés. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) tiendront "cette semaine" une "réunion exceptionnelle sur le Mali", a annoncé lundi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, "dans deux jours, trois jours", a -t-il précisé". "La France n'a pas vocation à rester seule au côté du Mali", a-t-il souligné, se félicitant du soutien international "quasi unanime" dont a bénéficié l'opération militaire française au Mali.