Hosni Moubarak est sorti de son silence, quatre jours après le début des manifestations anti-gouvernementales. Vendredi soir, il a annoncé la dissolution du gouvernement. Lors de cette allocution télévisée, le président égyptien a promis des réformes et la formation d'un nouveau cabinet dès samedi.
"J'ai demandé au gouvernement qu'il me présente sa démission aujourd'hui (vendredi)", a expliqué le président de 82 ans. Il a ajouté qu'il annoncerait de nouvelles mesures en faveur de la démocratie et des libertés, des catégories les plus pauvres, de la lutte contre le chômage et pour l'amélioration du niveau de vie. "Ce n'est pas en incendiant et en attaquant des biens publics et privés que nous répondrons aux aspirations de l'Egypte et de ses fils, mais par le dialogue, la conscience et l'effort".
Obama l'appelle à "donner un sens à ces mots"
Peu après cette intervention, le président américain Barack Obama a annoncé s'être entretenu par téléphone avec son homologue égyptien pendant 30 minutes.
"Je lui ai dit qu'il avait pour responsabilité de donner un sens à ces mots. Je lui ai dit de prendre des mesures concrètes pour tenir ses promesses", a indiqué Barack Obama dans une déclaration à ses concitoyens. Il a également appelé les autorités à "s'abstenir d'utiliser la violence contre les manifestants pacifiques".
Les manifestants ne désarment pas
Jamais en trente ans de pouvoir, Hosni Moubarak n'avait été confronté à un tel mouvement de contestation. Outre le couvre-feu, décrété au Caire, à Alexandrie (nord) et à Suez (est) entre 18h00 à 07h00, l'armée, épine dorsale de son régime a été mobilisée pour faire respecter la sécurité avec la police.
Les heurts avec les forces de l'ordre ont déjà fait 20 morts : treize à Suez, à l'est du Caire, cinq au Caire et deux à Mansoura, dans le delta du Nil. Un bilan qui devrait encore s'alourdir. Selon une source hospitalière, trente cadavres auraient été amenés vendredi à l'hôpital El Damardach du Caire. Samedi, les manifestants ont de nouveau arpenté les rues du centre du Caire. "Dégage, dégage" scandaient-ils en référence au président Moubarak, sous l'oeil de l'armée déployée en masse.