Le pire a été évité samedi à New York. Times Square, situé au coeur de la ville, a été évacué par la police aux alentours de 18h30 en raison de la présence d'un véhicule piégé, a annoncé samedi le département de police de la cité (NYPD). Les lieux ont rouvert à la circulation et aux piétons dimanche à 05 heures locales.
D'après le maire Michael Bloomberg, c'est ni plus ni moins qu'un "événement très meurtrier" qui a été évité. Le gouverneur de l'Etat de New York David Paterson parle lui d'"acte terroriste". La ministre chargée de la sécurité intérieure, Janet Napolitano, a calmé le jeu sur la chaîne ABC en déclarant qu'il s'agissait d'"un acte isolé".
Les talibans revendiquent
Pourtant, les talibans pakistanais ont revendiqué, dimanche, la tentative déjouée d'attentat. Ils expliquent avoir voulu venger la mort de "martyrs musulmans", dans un communiqué mis en ligne sur un site fréquemment utilisé par les groupes armés islamistes. Ils ont également revendiqué l'attentat manqué dans une vidéo sur internet, a annoncé dimanche le centre de surveillance des sites islamistes SITE.
La vidéo, diffusée sur YouTube, affirme que cette tentative d'attentat à la voiture piégée a eu lieu en guise de représailles après des attaques de drones américains au Pakistan et la mort de deux dirigeants d'Al-Qaïda en Irak, récemment tués dans une opération, ainsi que pour le traitement infligé aux Etats-Unis à une scientifique pakistanaise, selon SITE.
Mais pour la police de New York, aucune preuve ne permet d'authentifier la revendication de l'attentat avorté faite dimanche par les talibans.
Des explosifs, de l'essence et du propane
C'est un vendeur de T-shirts qui a remarqué un "véhicule suspect, inoccupé" et prévenu un agent de la police montée, lequel a senti une odeur de poudre et vu de la fumée s'échappant d'orifices près de la banquette arrière, a expliqué le maire. Le dispositif était composé d'explosifs, de fils électriques, de deux jerricanes contenant chacun 19 litres d'essence, de trois bonbonnes de gaz propane ainsi que de deux réveils, le tout posé à l'arrière du véhicule.
Toutefois, aucun détail n'a été divulgué sur la manière dont ces éléments étaient agencés et si les deux réveils, également trouvés à bord et qui contenaient des piles, servaient à déclencher des détonateurs. Le maire a souligné le côté "amateur" de l'engin.
De son côté, Barack Obama a félicité le vendeur de t-shirt pour sa vigilance. "Je veux aussi remercier le citoyen qui a remarqué quelque chose de suspicieux et l'a signalé aux autorités", a-t-il déclaré. "Nous allons faire ce qui est nécessaire pour protéger le peuple américain, pour trouver qui se cache derrière ce projet qui était potentiellement meurtrier, et pour faire en sorte que justice soit faite", a déclaré le chef de l'Etat, qui venait d'arriver en Louisiane pour évaluer les dégâts de la marée noire provoquée par une fuite de pétrole au fond de la mer.
Une mini-explosion
D'après un pompier new-yorkais, une "mini-explosion" est survenue entre 18 heures et 18h30. "Le véhicule fumait. Il y a eu un éclair", et l'ordre d'évacuation a été donné, a-t-il précisé. Des dizaines de policiers ont bloqué l'accès à ce quartier très fréquenté de Manhattan, prisé des touristes et des amateurs de théâtre.
"Il y a eu un boom", confie Monika, une américaine qui se trouvait à Time Square :
Le véhicule piégé, un Nissan Pathfinder vert sombre immatriculé dans le Connecticut, était garé à l'angle de la 45e rue et de Broadway, à proximité du théâtre où est jouée la comédie musicale Le Roi Lion. Son moteur tournait toujours et ses feux de détresse clignotaient. La plaque minéralogique ne correspondait en fait pas au véhicule en question. Après enquête, il s'est avéré que la plaque appartenait à un camion qui avait été envoyé à la casse. La police s'emploie maintenant à parler avec le ferrailleur auquel appartient le dépotoir.