"Quand il devient clair que quelque chose ne fonctionne pas, que cela n'est pas bon pour notre sécurité, il faut changer de voie." C'est ainsi que le président des Etats-Unis, Barack Obama, a présenté lors d'une allocution à la Maison-Blanche son plan de fermeture de la prison de Guantanamo, ouverte en janvier 2002 par son prédécesseur George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Selon le président Obama, qui a appelé à "refermer un chapitre" de l'histoire américaine, la prison de Guantanamo "affaiblit" la "sécurité nationale" du pays. Il reste à ce jour 91 détenus dans la prison, dont 34 qui ont vu leur transfert approuvé par les autorités. Elle en a accueilli jusqu'à 680 à son pic d'activité en 2003.
Une promesse de campagne en 2008. Le locataire de la Maison-Blanche avait fait de la fermeture de cette prison, installée dans une base américaine sur l'île de Cuba, l'une des promesses de la campagne électorale de 2008. "Si, en tant que pays, nous ne réglons pas ce problème aujourd'hui, quand le ferons-nous ? Allons-nous laisser traîner le dossier pendant 15, 20, 30 ans ?", a fait mine de s'interroger Barack Obama. Sans surprise, le projet a immédiatement suscité de vives réactions dans le camp républicain.
"Sa proposition manque de détails cruciaux, requis par la loi, comme le coût exact et le lieu d'un nouveau centre de détention", a critiqué Paul Ryan, président républicain de la Chambre des représentants. "Nous ne risquerons pas notre sécurité nationale pour une promesse de campagne". Des responsables de l'administration Obama ont déclaré mardi que le plan élaboré par le Pentagone et présenté au Congrès dressait la liste de 13 sites situés sur le territoire des Etats-Unis, où les détenus de Guantanamo pourraient être transférés.
Si, comme c'est prévisible, le Congrès bloque tout mouvement, l'exécutif américain pourrait être tenté d'agir par décrets. La Maison-Blanche est cependant restée jusqu'ici évasive sur ce thème.