Alors que de nouvelles négociations de paix israélo-palestiniennes commencent jeudi à Washington, quatre colons israéliens ont été tués mardi. Ils ont été victimes d'une "attaque terroriste", selon la police israélienne, près de l'implantation de Kyriat Arba, voisine d'Hébron en Cisjordanie.
Cet attentat est le plus grave depuis de nombreux mois en Cisjordanie occupée. Selon les services d'ambulance, les victimes sont un couple d'une quarantaine d'années et un autre couple d'une vingtaine d'années. L'une des femmes était enceinte, a précisé l'armée. La voiture dans laquelle ils circulaient a été criblée de balles sur une route entre Kyriat Arba et le village palestinien de Bani Naim, près d'Hébron, a précisé le porte-parole de la police.
L'attaque survient alors que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sont arrivés aux Etats-Unis pour reprendre jeudi sous l'égide du président Barack Obama les pourparlers directs de paix suspendus depuis fin 2008.
Indignation
"Nous avons été aujourd'hui les témoins du meurtre sauvage de quatre Israéliens innocents" et l'effusion du "sang des civils israéliens ne restera pas impunie", a lancé Benjamin Netanyahu avant une rencontre avec la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton.
Le président américain Baracl Obama a condamné ce "massacre insensé" tout en affirmant que les extrémistes ne saborderaient pas le dialogue de paix direct entre Israéliens et Palestiniens.
Depuis Washington, le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné l'attaque, estimant qu'elle visait à "perturber le processus politique" avant la reprise des négociations directes avec Israël. La Maison Blanche a aussi condamné l'attentat, "dans les termes les plus forts", appelant Israéliens et Palestiniens à "persévérer" pour parvenir à une paix négociée.
Colère des colons
A Gaza, la branche armée du Hamas islamiste, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a revendiqué "l'entière responsabilité de cette opération héroïque". Auparavant, la direction politique du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avait salué l'attaque, "une réaction normale aux crimes de l'occupation et une preuve de l'échec de la collaboration sécuritaire entre l'Autorité (palestinienne) et les occupants contre la résistance", selon son porte-parole, Sami Abou Zouhri.
L'attaque a déclenché la colère de jeunes colons à Kyriat Arba, les plus radicaux accusant Benjamin Netanyahu de "négocier avec des terroristes".