"Abu Zeid est un homme qui ne recule pas devant la violence", résume Antoine Basbous, interrogé par Europe1, à propos du chef d'Aqmi au Mali, la branche d'Al-Qaïda au Maghreb qui a revendiqué l’enlèvement de cinq Français au Niger. Selon le spécialiste du terrorisme islamiste, l'homme, de nationalité algérienne, est "un radical islamiste" qui baigne dans plusieurs trafics, dont celui d’otages.
Drogue, otages et armes
"C’est l’un des lieutenants de l’Aqmi centrale qui est au carrefour de plusieurs trafics. Il s’enrichit grâce aux rançons versées par les pays qui rachètent la liberté de leurs citoyens", explique Antoine Basbous, précisant qu’il est aussi connu pour des commerces illégaux de cigarettes, de drogue ou encore d’armes.
Le groupe, qui a revendiqué l’enlèvement via un message vidéo diffusé sur Al-Jazira, n’a pas encore fait connaître ses revendications. "Nous informons le gouvernement français que les Moujahidines vont lui transmettre ultérieurement leurs demandes légitimes", a juste précisé le porte-parole, identifié comme Salah Abi Mohammed par Al-Jazira.
Un temps qui est compté
La France, de son côté, a envoyé près de 80 experts sur place pour tenter de localiser les otages et leurs ravisseurs. Pour Antoine Basbous, "tant qu’il n’y a pas d’action (de la part de l’armée française, NDLR), on ne doit pas craindre grand-chose", pour les otages. En revanche, le spécialiste souligne qu’"il va y avoir, sans doute, un ultimatum quand ils (Aqmi) verront que la France conduit une coalition régionale et s’organise. A partir de là, Abu Zeid s’alarmera et cherchera à raccourcir le temps", estime-t-il.
Le chef d’Aqmi au Mali est considéré comme responsable de l'assassinat en 2009 d'un otage britannique et de la mort en juillet d'un otage français, Michel Germaneau.