A Zarzis, ville portuaire tunisienne, la demande pour immigrer clandestinement sur l’île de Lampedusa, en Italie, "explose". Après la révolution de Jasmin, la structure étatique et policière est encore en train de se réorganiser, ce qui rend le contrôle des frontières bien plus lâche. Les candidats à l’émigration vers l’Europe le savent et en profitent. Ils se pressent dans les villes portuaires du sud de la Tunisie, dans l’espoir de rejoindre l’autre rive.
“Aujourd’hui, ca explose“
Pour les passeurs, “la révolution, c’est une super opportunité“, raconte l’un d’eux, qui a bien voulu raconter son travail à l’un de nos reporters sur place et lance : “je me considère comme un chauffeur de taxi“. En échange de 1.000 euros en liquide, "on chercher un bateau suffisamment grand et puissant pour transporter tout ce petit monde vers Lampedusa".
Auparavant, il lui arrivait d’aider une ou deux personnes à franchir la Méditerranée pour arrondir ses fins de mois. Mais depuis la révolution de Jasmin, cet homme a quitté son job pour devenir passeur à plein temps : "c'est une super opportunité et bien sûr on l'exploite".
Et pour cause, “des candidats, il y en a partout“ :
Au moins 100.000 personnes ont quitté la Libye, selon les dernières estimations de l’ONU. L’île de Lampedusa pourrait bien être leur prochaine étape.
Le sujet a d’ailleurs été au cœur de l’allocution télévisée de Nicolas Sarkozy, qui a en partie justifié son dernier remaniement par ce nouvel enjeu. "Nous savons ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires devenus incontrôlables et sur le terrorisme. C'est toute l'Europe alors qui serait en première ligne", a estimé le chef de l'Etat.