Des rescapés du typhon Haiyan, qui avaient échappé à sa fureur en se réfugiant dans une grotte sur une île du centre des Philippines, ont décider d'y rester, faute de mieux, leur village ayant été anéanti par le déferlement des vagues. Manuel Isquierdo et sa femme s'étaient réfugiés dans une grotte, creusée dans une falaise de calcaire, lorsque Hayian a ravagé la petite ville de Mercedes, sur l'île de Samar, le 8 novembre. "C'était peu après minuit et ma femme et moi avons décidé de courir jusqu'à la grotte derrière notre maison", raconte l'homme de 38 ans. "Juste à temps. Notre maison s'est effondrée peu après".
Le couple a été rejoint par six autres familles. Le groupe a passé six heures dans le noir complet, dans cette caverne humide pendant que le vent hurlait et que les flots se rapprochaient dangereusement de l'entrée de la grotte. "On pouvait entendre le typhon. On aurait dit un bulldozer", se souvient Manuel Isquierdo. "On avait peur de la mer, peur que l'eau monte et inonde la grotte". Lorsque le vent s'est calmé et que l'eau s'est retirée, les familles sont sorties de l'abri et découvert un paysage de désolation: leur quartier avait entièrement été détruit, ne laissant quasiment aucun bien aux survivants. Depuis, la caverne est devenue leur maison temporaire. Manuel Isquierdo travaille à la reconstruction de sa maison, sur pilotis, près de la rivière Buyayawon, sur la côte Pacifique de l'île de Samar.
A l'intérieur, les rescapés ont mis à l'abri quelques rares possessions sauvées des flots, et des vêtements sèchent sur une corde à linge à l'entrée de la grotte.