L'incinération, une règle d'hygiène. Le virus Ebola poursuit les Libériens jusque dans leur dernière demeure. Aujourd'hui, dans tout le pays, les défunts doivent être rapidement emportés puis incinérés de peur que l'épidémie se propage. Toutes sirènes dehors, l'ambulance stoppe devant une maison de Monrovia, la capitale du Liberia.
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"Il n'y a pas d'adieu possible." Trois jours que la famille qui habite ici attend l'équipe chargée de récupérer la dépouille. Trois jours d'un deuil étrange, qui se conclura quelques minutes plus tard, quand les ramasseurs de corps la Croix Rouge libérienne emporteront le corps. Trop rapide, trop brusque pour les proches. L'un des parents du défunt se confie au micro d'Europe 1 : "Avant Ebola, quand quelqu'un mourrait les proches s'asseyaient dans la maison pour discuter, pleurer, dire au revoir au corps. Là, c'est douloureux. Vous voyez votre mère mourir, les ramasseurs de corps la prennent, il n'y a pas d'adieu. C'est très dur pour nous."
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Pourquoi Ebola revient-il en force maintenant ?par Europe1frLes familles se rebellent parfois. Les "ramasseurs" -ils ne sont que dix équipes pour s'occuper de Monrovia, la capitale libérienne- emportent le corps et mettent un terme au deuil. Ils doivent faire vite, car quelques kilomètres plus loin, une autre famille les attend. Mais cette fois-ci, Dave et ses hommes se heurtent à la colère des proches, qui refusent de leur abandonner la dépouille d'Omar Diallo, 33 ans. Et pour cause, ils sont convaincus qu'il n'est pas mort d'Ebola mais du paludisme : "on a qu’à faire un test médical, s’il est positif à Ebola, le défunt vous appartient. S’il est négatif, on prend le risque : on l’enterre !", tente un des proches.
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"Nous, on prend les cadavres, on ne fait pas de test". Mais Dave refuse de céder : "Nous on est là pour prendre le corps, tu comprends ? Donc on prend les cadavres, on ne fait pas de test ! On fait ce que les autorités nous demandent." Il ne se laissera pas convaincre par les billets que la famille propose de lui glisser pour conserver la dépouille d'Omar. Et devra repartir sans le corps, vaincu par la détermination de ses interlocuteurs. Comme beaucoup d'autres, la famille Diallo préfère prendre le risque de s'exposer plutôt que d'abandonner le défunt. Ils refusent d'accepter cette triste réalité : aujourd'hui, le crématorium est la seule sépulture autorisée au Liberia.