Le point à 23 heures. Baptisé "journée du départ", vendredi a été à nouveau une journée de très forte mobilisation, mais les violences ont nettement baissé d'un cran. Cette mobilisation n'a pourtant pas fait bouger le régime, malgré un concert de déclarations internationales invitant Hosni Moubarak à mettre en place une transition dès maintenant. Les arrestations de journalistes et d'Occidentaux ont continué, sans que l'on dénombre de nouvelles victimes.
21h30 : Sarkozy dénonce les atteintes à la presse. "Nous condamnons avec une grande force les atteintes aux droits de la presse, à la liberté d'informer et les menaces qui ont été proférées à l'endroit des journalistes", a-t-il déclaré depuis Bruxelles.
20h40 : Hosni Moubarak est à vendre. Le président égyptien en vente sur eBay depuis hier, rapporte Patrice Thomas sur son blog, Pour ceux qui aiment le Net. Le vendeur précise que l’argent ira à l’ONG Oxfam. Le compteur s’est animé ce vendredi soir, 90$ après 12 enchères... mais eBay vient de retirer l'annonce.
20h35 : Une banderole géante de revendications. Les manifestants ont affiché sur la place Tahrir leurs revendications sur une banderole géante, qui incluent le départ du président Hosni Moubarak, la dissolution du Parlement, et la mise en place d'un gouvernement de transition.
20h20 : Les Etats-Unis redemandent des réformes "concrètes". La Maison Blanche a par ailleurs déclaré que la révolte populaire ne s'arrêterait pas sans réformes "concrètes", rejetant l'argument du président Hosni Moubarak selon lequel son départ immédiat plongerait le pays dans le chaos.
19h30 : El Baradei dément. Mohamed ElBaradeï a démenti les affirmations du journal Der Standard, selon lequel il n'aurait pas l'intention de se porter candidat. "Ce n'est pas vrai. (...) Si le peuple égyptien souhaite que je poursuive ce processus de changement, je le ne décevrai pas", a-t-il déclaré.
19h10 : Moubarak ne devrait pas transférer ses pouvoirs. Le Premier ministre égyptien Ahmed Chafik juge improbable qu'Hosni Moubarak accepte de transférer ses pouvoirs au vice-président Omar Souleimane tout en restant officiellement chef de l'Etat jusqu'à la fin de son cinquième mandat en septembre, rapporte la chaîne de télévision Al Arabiya
18h55 : "Nous avons vu des cars entiers d'étrangers emmenés aux services de renseignement pour être interrogés", témoigne Johann Bodin, journaliste de France 24, à son retour du Caire.
18h35 : Mohamed El Baradei pas candidat à l'élection présidentielle. Le prix Nobel de la paix a confié au quotidien autrichien Der Standard qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle. "Non, je ne me présenterai pas. Être un agent du changement est le mieux que je puisse", a-t-il déclaré.
18h10 : La place Tahrir est restée calme vendredi. Champ de bataille depuis mercredi, "elle est redevenue le temps d'une journée le théâtre d'une immense kermesse populaire", rapporte notre correspondant François Clauss. "Le secrétaire général de la Ligue arabe est venu symboliquement apporter son soutien à la foule, des chrétiens ont formé une chaine humaine lorsque les musulmans ont commencé à prier, tandis que des groupes de militants avec des sacs poubelle ont nettoyé la place et que des médecins ont soigné les blessés des derniers jours", témoigne-t-il. La majorité de la foule est en train de quitter la place, alors que le noyau dur des militants se prépare, lui, à y rester une nouvelle nuit.
17h40 : Le Monténégro prêt à accueillir Moubarak ? Des médias monténégrins affirment que le président égyptien pourrait trouver refuge avec sa famille au Monténégro, rapporte Al Jazeera.
17h35 : Descente dans les locaux du site internet des Frères musulmans. Des policiers se sont rendus dans les locaux de la confrérie et ont arrêté des journalistes, techniciens et webmasters du site, rapporte CNN.
17h10 : Quatre Français portés disparus. Le ministère des affaires étrangères se dit "préoccupé par le sort de trois journalistes et d’un chercheur français dont les autorités françaises sont sans nouvelles".
16h40 : "Assurer la transition pacifique du pouvoir". Le Premier ministre, Ahmad Chafic, a plaidé pour que Hosni Moubarak termine son mandat "pour trouver une issue honorable au président", dans une déclaration vendredi à la chaîne américaine de langue arabe Al-Hurra. "La majorité des Egyptiens souhaite un traitement honorable et dans le respect d'un président qui a passé une longue période au pouvoir, d'une manière civilisée conforme avec la nature du peuple égyptien", a expliqué le Premier ministre. "Ma première responsabilité maintenant est de ramener la sécurité et la stabilité à la patrie pour assurer la transition pacifique du pouvoir", a-t-il encore ajouté.
15h54 : Ban Ki-moon pour une manifestation pacifique. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dit espérer que "la manifestation d'aujourd'hui ne donne pas lieu à la violence. Nous avons vu trop de violence et de sang". "Il est temps d'entamer un processus de transition pacifique et ordonnée menant à des élections libres et honnêtes", a réaffirmé le secrétaire général de l'ONU. Le processus de transition doit démarrer "aussitôt que possible", a encore souligné Ban Ki-moon, estimant que "le plus tôt sera le mieux".
Des milliers de personnes manifestent, place Tahrir, au Caire :
15h45 : l'ex-ministre du Commerce interdit de quitter le pays. L'ancien ministre égyptien du Commerce et de l'Industrie, Mohamed Rachid Mohamed, a été interdit de quitter le pays, a rapporté vendredi l'agence de presse officielle Mena. Ses comptes bancaires ont par ailleurs été gelés.
15h40 : l'UE demande que la transition débute "maintenant". Dans une déclaration commune adoptée vendredi lors du sommet de Bruxelles, les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont demandé que la transition démocratique dans le pays commence "maintenant".
15h15 : l'UER appelle les autorités à "protéger" les journalistes. L'Union européenne de radio-télévision (UER), qui regroupe les télévisions et radios publiques de 56 pays d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, appelle dans un communiqué "les autorités égyptiennes à protéger les journalistes travaillant en Egypte et à s'assurer qu'ils ne soient pas harcelés et qu'ils puissent travailler librement". La directrice de l'organisation, Ingrid Deltenre, "condamne toute violence envers les journalistes" dans le pays. "Le harcèlement et l'intimidation continus de journalistes et les interférences avec la couverture (des événements) doivent immédiatement cesser", a-t-elle ajouté.
14h45 : la FIJ exige la fin immédiate des attaques contre les journalistes. La Fédération internationale des journalistes (FIJ), dont le siège est à Bruxelles, a écrit au Premier ministre égyptien Ahmad Chafic afin que cessent les attaques contre les journalistes et que son gouvernement s'engage à les protéger, a-t-elle indiqué vendredi. "Je vous écris au nom de la Fédération Internationale des Journalistes, représentant 164 syndicats et associations regroupant 600.000 journalistes, pour protester dans les termes les plus énergiques contre les attaques par des partisans de votre Président à l'encontre des journalistes couvrant les événements en Egypte", déclare dans cette lettre envoyée jeudi le président de la FIJ, Jim Boumelha.
14h07 : une attaque contre le bureau d'Al-Jazira. La chaîne de télévision satellitaire qatarie Al-Jazira a annoncé que son bureau au Caire avait été attaqué par des inconnus qui ont détruit ses équipements. "Nous pouvons rassurer tout le monde, nous poursuivrons notre couverture sans nous décourager", a déclaré un porte-parole de la chaîne. Dimanche, le ministre égyptien sortant de l'Information, Anas el-Fekki, avait ordonné l'interdiction d'Al-Jazira, qui a largement couvert la révolte contre le président Hosni Moubarak. La chaîne avait estimé que cette décision visait à "faire taire le peuple égyptien".
13h52 : l'ONU appelle à des enquêtes sur les violences. La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a exhorté les autorités égyptiennes à mener des enquêtes "transparentes et impartiales" sur les récentes violences dans le pays. "Des violences (...) ont eu lieu mercredi et nous avons assisté à des scènes choquantes de groupes s'opposant avec des cocktails Molotov" et des pierres, a expliqué Navi Pillay. "Une nouvelle fois, l'absence de la police a été notable et l'armée a échoué à séparer les deux groupes, avec des conséquences tragiques", a-t-elle poursuivi. "Des enquêtes doivent être menées pour déterminer si ces violences ont été planifiées, et si c'est le cas, par qui", a réclamé la responsable onusienne, insistant : "ces enquêtes doivent être faites de façon transparente et impartiale".
13h34 : des blindés, des chars, un hélicoptère : un impressionnant dispositifde sécurité est déployé sur la place Tahrir, raconte François Clauss, l'envoyé spécial d'Europe 1 en Egypte. "Des centaines, peut-être des milliers, de soldats en armes ont été déployés dans les petites rues adjacentes", indique-t-il. Objectif : contenir la foule des manifestants et tenter d'éviter les affrontements entre pro et anti-Moubarak.
13h31 : 15 heures passées, "les yeux bandés". Pierre Grange, journaliste à TF1, a été retenu jeudi par des policiers en civils dans un hôtel désaffecté. Au micro d’Europe 1, il raconte avoir été la cible "d’interrogatoires particulièrement désagréables où ils nous disent qu’on est des espions et qu’on va avoir d’énormes problèmes dans leur pays". Le reporter a finalement été libéré ainsi que les autres membres de son équipe.
13h21 : "Le changement est en cours en Egypte comme il est venu en Tunisie" : déclaration vendredi à la mi-journée de la haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay. Elle a appelé au passage les autorités du pays à écouter la voix du peuple.
12h58 : le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, vient de rejoindre la place Tahrir, au milieu des manifestants, en signe de soutien.
12h19 : pour Silvio Berlusconi, Moubarak doit rester pendant la transition. Le président du Conseil italien a estimé vendredi que le président égyptien Hosni Moubarak était un homme sage qui devait rester en fonctions durant la période de transition de son pays vers la démocratie. "J'espère qu'il y aura continuité au gouvernement", a-t-il dit à la presse. "J'espère qu'en Egypte il pourra y avoir transition vers un système plus démocratique sans rupture avec le président Moubarak, qui en Occident, et par-dessus tout aux Etats-Unis, est considéré comme le plus sage des hommes et comme un point de référence", a-t-il dit à Bruxelles où il se trouvait pour un sommet européen.
11h39 : des équipes de médecins bloquées. Un premier avion chargé de matériel médical envoyé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a atterri au Caire, a annoncé l'organisation, déplorant que dans certains cas le personnel médical ait été empêché d'atteindre les blessés. "La cargaison comprend des kits médicaux de premiers secours permettant de traiter jusqu'à 2.000 blessés et du matériel chirurgical permettant de traiter jusqu'à 100 blessés graves", selon un communiqué. "Nous avons l'intention d'envoyer plus de matériel médical dans les prochains jours", a déclaré le responsable de la délégation de l'organisation au Caire, Eric Marclay. Cette aide sera déployée sur place par l'intermédiaire du Croissant-Rouge égyptien et du ministère de la Santé.
11h20 : Khamenei appelle à un régime islamique. Le monde arabe connaît un "mouvement de libération islamique" et les Etats-Unis vont subir une "défaite irrémédiable" dans la région, a jugé Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique en Iran. "L'éveil du peuple islamique égyptien est un mouvement de libération islamique et, au nom du gouvernement iranien, je salue le peuple égyptien et le peuple tunisien", a-t-il lancé aux fidèles réunis à Téhéran pour les prières du vendredi. Ali Khamenei a invité Egyptiens et Tunisiens à se rassembler autour de la religion et contre l'Occident. Il a exhorté l'armée égyptienne à lutter contre "l'ennemi sioniste" et non contre les manifestants.
10h36 : Mobinil (France Télécom) "contrainte" d'envoyer des SMS de l'armée. Mobinil, filiale égyptienne de l'opérateur France Télécom (Orange), a été "contrainte d'envoyer des messages à ses clients", mais l'armée y était "clairement identifiée" comme émetteur, a indiqué vendredi un porte-parole du groupe. "Ces messages ne concernaient que des questions touchant à la sécurité du pays et des personnes", a-t-on affirmé. France Télécom indique "désapprouver fermement tout message à contenu politique qui irait à l'encontre des principes de neutralité inscrits dans notre rôle et notre tradition d'opérateur de communications".
10h03 : des milliers de personnes place Tahrir. Des centaines de personnes commençaient à affluer vers la place Tahrir au Caire, où des milliers de manifestants ont encore passé la nuit, pour le "vendredi du départ" visant à obtenir la démission immédiate du président Hosni Moubarak. Des centaines de personnes faisaient la queue à un barrage militaire pour accéder à la place, épicentre de la contestation depuis le 25 janvier. Chacun était méticuleusement fouillé par les soldats. "Nous voulons une deuxième entrée", clamaient plusieurs dizaines de personnes qui convergeaient du pont Qasr el-Nil, redoutant de ne pas pouvoir accéder à la place avant la prière du vendredi vers midi.
09h54 : Merkel prône la liberté de manifester. Les autorités égyptiennes doivent garantir vendredi des manifestations "libres et pacifiques", a estimé la chancelière allemande Angela Merkel à son arrivée à un sommet des dirigeants européens à Bruxelles.
09h47 : l'UE demande le dialogue. Le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a jugé "absolument essentiel" que les autorités égyptiennes démarrent sans tarder le dialogue avec l'opposition pour sortir de la crise actuelle.
09h40 : le ministre de la défense place Tahrir. Mohamed Tantaoui s'est rendu sur la place de la révolution vendredi matin. Il était accompagné de responsables militaires, selon une source ministérielle.
08h35 : "le moment du changement est arrivé". "C’est un immense tremblement de terre" ce qui se passe en Égypte, a indiqué le cinéaste israélien Amos Gitaï sur Europe 1. "Le moment du changement est arrivé pour Moubarak" a t-il estimé. "Il y a à la fois une option de démocratisation, ce qui est génial et l’inquiétude du modèle iranien dans lequel on trouve des fondamentalistes musulmans" a ajouté le réalisateur.
08h30 : pas d'élections tout de suite. "On ne peut pas avoir d’élections demain ou dans un mois", a estimé le secrétaire général de la Ligue Arabe Amr Moussa, opposant à Hosni Moubarak. Interrogé, sur Europe 1, sur la journée de vendredi et sur un départ possible du président égyptien,
". Mardi dernier, Hosni Moubarak a assuré, à la télévision, qu’il avait bien l’intention de terminer son mandat à la tête du pays. Mais il a indiqué qu’il ne se représenterait pas.
08h37 : les Frères musulmans pas intéressés par la présidence. Les Frères musulmans n'ont pas l'intention de présenter un candidat à la présidentielle égyptienne, a déclaré Mohamed al Beltagui, membre influent de cette organisation, à la chaîne de télévision Al Djazira. Une élection présidentielle est prévue en septembre et le chef de l'Etat Hosni Moubarak, âgé de 82 ans et au pouvoir depuis fin 1981, a annoncé mardi qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat. "Nous sommes prêts à participer à des négociations après (la fin du) régime Moubarak", a-t-il dit. "Nous avons dit clairement que nous n'avons pas d'ambition présidentielle, pas plus que nous ne recherchons de postes au sein d'un gouvernement de coalition", a ajouté Beltagui, dont l'organisation est officiellement interdite.
07h40 : les journalistes de TF1 relâchés. La pression s'accentue sur les journalistes en Egypte. Jeudi, trois journalistes de TF1 ont été arrêtés au Caire, puis relâchés dans la nuit. "Ils ont été arrêtés jeudi matin alors qu’ils ne tournaient pas, ils étaient en voiture. Ils ont été emmenés les yeux bandés puis interrogés", rapporte Catherine Nayle, directrice de l'information à TF1, sur Europe 1, vendredi matin. "Ils n'ont pas été molestés, ni frappés, mais il s'agissait clairement d'intimidation. Ils n’étaient pas les seuls, il y a avait aussi des journalistes de CNN", ajoute-t-elle.
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