La démission d'Hosni Moubarak de la présidence de l'Egypte pose la question du devenir de sa fortune colossale. Estimée entre 30 et 50 milliards d'euros, elle serait placée sur des comptes bancaires en Suisse, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Lundi, les autorités égyptiennes ont demandé à la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne de geler les avoirs d'ex-hauts responsables égyptiens, alors que des ministres européens des Finances pourraient aborder la question à Bruxelles.
Lundi, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, s'est dit favorable à un gel des avoirs de l’ex-président égyptien , à l'instar de la décision prise vendredi par la Suisse. La Confédération helvétique a fait ce choix avec l’objectif "d’éviter tout risque de détournement de biens appartenant à l'Etat égyptien".
"Nous coopérerons avec les autorités égyptiennes"
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton n'a pas exclu une telle option au niveau européen, mais a indiqué par la voix de sa porte-parole que l'UE se tenait prête à répondre à une demande en ce sens du Caire pour agir. Elle a rappelé que la décision prise récemment par l'UE de geler les avoirs de l'ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et de sa famille avait été prise "dans le cadre d'une consultation des autorités tunisiennes".
Paris a été saisi par les autorités égyptiennes "d'une requête de gel des avoirs d'anciens responsables égyptiens", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. "Nous examinons cette demande et nous coopérerons bien entendu avec les autorités égyptiennes", a ajouté le porte-parole en précisant qu'elle "ne concernait ni l'ancien président Hosni Moubarak ni des membres de sa famille".
Paris, Londres et Berlin concernés
A Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a indiqué également avoir "reçu une demande de la part du gouvernement égyptien de geler les avoir de plusieurs anciens responsables égyptiens". "Nous allons évidemment coopérer" avec les autorités égyptiennes "en travaillant avec l'Union européenne et les partenaires internationaux comme nous l'avons fait dans le cas de la Tunisie", a ajouté William Hague.
L'Allemagne a aussi annoncé avoir été approchée par l'Egypte avec une requête comparable. "Une demande d'entraide judiciaire des autorités égyptiennes concernant le gel d'avoirs d'anciens membres du gouvernement et du parlement égyptiens nous est parvenue", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères. "Nous examinons actuellement cette demande", a-t-il ajouté. Aucune des trois capitales n'a détaillé dans l'immédiat le montant des avoirs concernés ni les personnalités visées.