Jon Henley, Europe 1, 1280 1:48
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Grégoire Duhourcau , modifié à
Jon Henley, correspondant du "Guardian" en France, a analysé mercredi au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, le rejet par les députés britanniques de l'accord sur le Brexit, mardi soir.
INTERVIEW

Les députés britanniques ont massivement rejeté l'accord sur le Brexit négocié par Theresa May avec Bruxelles, mardi soir. Un Brexit sur lequel "les citoyens britanniques sont vraiment très, très partagés", explique Jon Henley, correspondant du Guardian en France, à Nikos Aliagas sur Europe 1, mercredi. "On a non seulement un gouvernement divisé, on a un Parlement divisé et on a un pays divisé. Ceux qui ont voté pour partir sont de plus en plus déterminés. Ceux qui ont voté contre sont devenus de plus en plus passionnés. C'est un pays qui se déchire."

"Le 29 mars, on ne sera pas prêt." En revanche, il y a un point sur lequel "les experts sont quasiment unanimes", ce sont les conséquences d'un tel vote : "Tous les experts sont d’accord pour dire qu’un no deal impliquerait une chute pour l’économie britannique." Sans accord, le Royaume-Uni est censé quitter l'Europe sur un Brexit dur le 29 mars, "mais on ne sera pas prêt". 

"La Grande-Bretagne importe 40% de sa nourriture, beaucoup de ses médicaments" et avec no deal, il risque d'y avoir de "gros délais" de livraison de ces importations : "Le ministère de l’Intérieur britannique a annoncé la semaine dernière, qu’il était devenu, du jour au lendemain, le plus grand acheteur de réfrigérateurs au monde pour stocker des médicaments. Les supermarchés commencent à stocker des boîtes de nourriture."

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"Le plus probable" est une prolongation de l'article 50. S'il est "possible" qu'un autre référendum sur une sortie de l'UE soit organisé, le scénario "le plus probable" à l'heure actuelle est que la Grande-Bretagne "essaye de prolonger l'article 50" qui prévoit une période de deux ans pour un pays qui souhaite quitter l'Union européenne. Un processus qui prend justement fin le 29 mars : "Il y a une clause dans le traité qui permet au pays sortant de reporter la date de sortie de deux mois, trois mois."

Cela laisserait un délai supplémentaire au Parlement pour trouver "une solution capable d’avoir une majorité dans la Chambre des Communes". Jon Henley estime que cela est "essentiel" : "Si le Parlement n'y arrive pas, je vois très, très peu d'autres possibilités à part une sortie sans accord."

Politiquement, Theresa May n'est pas morte. De son côté, la Première ministre britannique, Theresa May, peut encore "bizarrement" sauver sa tête, malgré une motion de censure déposée contre elle : "Le pire cauchemar de son parti, le parti conservateur, ce serait un gouvernement mené par le leader des socialistes, Jeremy Corbyn. Ils ont beau détester le deal qu'elle a signé avec l'Union européenne, ils ne veulent pas perdre les élections. Ils veulent bien rester au pouvoir."