Les Emirats arabes unis ont signé ce vendredi un accord pour acquérir 80 avions de combat Rafale, construits par le groupe français Dassault Aviation, à l'occasion de la visite à Dubaï du président français Emmanuel Macron. Outre les Rafale, les Emirats ont également signé un accord pour l'achat de 12 hélicoptères Caracal. "Il s'agit d'un aboutissement majeur du partenariat stratégique entre les deux pays", s'est félicitée la présidence française dans un communiqué. D'autant qu'avec ce contrat, les enjeux sont multiples pour le pays et pour le chef de l'État.
Créer "des milliers d'emplois"
D'abord, les retombées économiques pour la France vont être très importantes. Ce sont "des milliers d'emplois" qu'il va falloir créer pour fabriquer et livrer 80 Rafale aux Emirats Arabes unis entre 2027 et 2031, assure-t-on au cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Dans le détail, cette commande d'environ 17 milliards d'euros englobe 14 milliards pour les Rafale, deux milliards pour leur armement et un milliard pour les 12 hélicoptères de combat. De quoi "donner de la visibilité à la filière aéronautique pour les 10 prochaines années", puisqu'il s'agit du contrat "le plus important jamais signé par la filière".
Le Rafale est en effet fabriqué à 90% en France par 400 entreprises - avec comme principal acteur Dassault aviation - qui travaillent directement pour la filière et concerne 7.000 emplois. Ces entreprises vont donc devoir se mettre en ordre de bataille : à l'heure actuelle un Rafale sort des usines françaises chaque mois. Mais avec cette nouvelle commande, il va falloir augmenter la cadence, explique-t-on dans l'entourage de la ministre, "et passer à deux, voire trois Rafale par mois". Ces avions seront dotés d'une technologique de très haute qualité, dite de combat connecté, qui leur permet notamment de communiquer entre eux sans passer par la voix des pilotes.
Laver l'honneur de la France sur la scène internationale
L'enjeu est également politique, car ce contrat devrait faire oublier le fiasco des sous-marins australiens. C'est en quelque sorte la revanche de la France sur les États-Unis, qui avait raflé le contrat avec l'Australie, car jusqu'à présent les Emirats arabes unis privilégiaient surtout les avions F35 américains.
Mais c'est également une revanche pour Emmanuel Macron, qui lave son honneur sur la scène internationale avec cette vente historique. Et cette annonce tombe à point nommé pour le chef de l'État, un mois avant la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Emmanuel Macron entend en effet convaincre nos voisins du projet d'Europe de la défense et cette commande ferme va justement contribuer à renforcer l'attractivité de notre industrie militaire auprès des membres de l'Union.
En coulisses, les Emirats arabes unis avaient déjà manifesté leur intérêt pour le Rafale il y a un an, mais la France a tout fait pour que ce contrat soit rapidement conclu. Florence Parly s'est même impliquée personnellement dans les négociations, toujours selon son entourage. Car au-delà de la question financière que représente un tel contrat, le symbole politique est tout aussi important pour Emmanuel Macron, à quatre mois désormais de la présidentielle.