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Présidentielle en Croatie : les électeurs aux urnes, le chef de l'Etat sortant donné favori

Europe 1 avec AFP // Crédit photo : AFP . 3 min
Les Croates votent dimanche à l'élection présidentielle qui semble être acquise au chef de l'Etat sortant Zoran Milanovic, un farouche critique des conservateurs au pouvoir.
Les Croates votent dimanche à l'élection présidentielle qui semble être acquise au chef de l'Etat sortant Zoran Milanovic, un farouche critique des conservateurs au pouvoir. © AFP

L'élection présidentielle en Croatie se déroule ce dimanche. Cette élection semble être acquise pour le chef de l'Etat sortant, Zoran Milanovic, élu président en 2020.

Les Croates votent ce dimanche à l'élection présidentielle qui semble être acquise au chef de l'Etat sortant Zoran Milanovic, un farouche critique des conservateurs au pouvoir.

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Ancien Premier ministre social-démocrate (SDP), élu en 2020 président de ce pays des Balkans et du bassin adriatique, M. Milanovic devance dans les sondages les sept autres candidats, avec 37% des intentions de vote au premier tour.

"La Croatie a besoin d'unité"

Insuffisant pour l'emporter dès dimanche soir. Il devrait affronter au second tour, le 12 janvier, Dragan Primorac (20%), soutenu par les conservateurs au pouvoir (HDZ) du Premier ministre Andrej Plenkovic.

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Vers 10H30 GMT, la participation était de 14%, contre près de 16% à la même heure lors du premier tour de la présidentielle en 2019, a annoncé la Commission électorale.

M. Primorac, qui a voté une heure après l'ouverture des bureaux de vote, a invité ses compatriotes à aller nombreux aux urnes pour "décider de l'avenir de notre patrie".

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"La Croatie a besoin d'unité, la Croatie a besoin d'un positionnement global et la Croatie a besoin d'une vie paisible", a-t-il déclaré, en soulignant qu'il irait assister à une messe après avoir fait son "devoir civique".

M. Primorac se présente comme "unificateur"

M. Primorac, 59 ans, a fait campagne en se présentant comme "unificateur", en évoquant les valeurs familiales et le patriotisme. Ce médecin, ancien ministre des Sciences et de l'Education (2003-2009), accuse M. Milanovic de "déshonorer la Croatie".

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Zoran Mlanovic, 58 ans, a invité lui aussi les gens à aller voter "parce que ça vaut", en leur demandant de lui "accorder leur soutien". Et, dans son style, il a utilisé l'analogie du ski.

"Il y a deux manches, inévitablement. Pour la première, il faut bien affûter les skis. Pour la seconde (...) il faut juste descendre avec assurance, et je crois que ce sera bon", a-t-il déclaré aux médias, après avoir voté.

Le scrutin se déroule avec en toile de fond une inflation importante, une corruption généralisée et une pénurie de main-d'oeuvre.

 

Le président actuel est "la dernière barrière"

En Croatie, le président est le chef des armées et il est le représentant sur la scène internationale de ce pays de 3,8 millions d'habitants, membre de l'Union européenne (UE) et de l'Otan. S'il a peu de pouvoirs, il est vu par les Croates comme garant de l'équilibre des pouvoirs.

Le président actuel est "la dernière barrière pour empêcher que tous les leviers du pouvoir tombent entre les mains du HDZ", estime ainsi Nenad Horvat, un électeur de Zagreb.

Durant la campagne, les deux principaux candidats ont échangé insultes et moqueries. Pour M. Milanovic, Dragan Primorac est "faux comme un billet de 13 euros et ennuyeux comme un match amical". Pour M. Primorac, Zoran Milanovic est "un président pour qui rien n'est sacré, ni la patrie, ni le travail" et qui "se lève à 11H30".

Ancien dirigeant du SDP, qui a soutenu sa nouvelle candidature, et Premier ministre de 2001 à 2015, M. Milanovic est un homme politique au verbe tranchant.

"Aucun soldat croate n'ira faire les guerres des autres"

Il est passé de la promesse d'une Croatie "progressiste, moderne et ouverte", au début de son mandat actuel, à une rhétorique populiste et souvent offensante.

M. Milanovic a dénoncé l'agression russe contre l'Ukraine, tout en critiquant l'aide militaire fournie pas les Occidentaux à Kiev.

Cette politique lui a valu d'être qualifié par le Premier ministre de "pro-russe" qui "détruit la crédibilité de la Croatie auprès de l'Otan et de l'UE".

La Croatie a tout de même fourni à l'Ukraine une aide, notamment militaire, à hauteur de 300 millions d'euros. Le président affirme vouloir empêcher que la Croatie soit "entraînée dans la guerre" en Ukraine. "Tant que je suis président, aucun soldat croate n'ira faire les guerres des autres", a-t-il déclaré.

Nouveau round entre le président sortant et le Premier ministre

Jure Tomicic, un informaticien de 35 ans, est inquiet en raison des guerres en cours. "Nous avons besoin à la tête de l'Etat d'un dirigeant qui comprendra cette situation avec plus de sérieux, et non pas faire des blagues", a-t-il déclaré à l'AFP.

Beaucoup voient cette élection comme un nouveau round entre le président sortant et le Premier ministre.

"Il s'agit toujours du conflit entre le Premier ministre et le président. Tout le reste n'est qu'accessoire", a commenté à l'AFP l'analyste politique Zarko Puhovski.

Les sondages sortis de urnes seront publiés dès la fermeture des bureaux de vote, à 19H00 (18H00 GMT), et les résultats officiels plus tard dans la soirée.