L'ambassadeur russe à Londres Alexandre Iakovenko a demandé à rencontrer le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, jugeant "totalement insatisfaisantes" les relations avec le Foreign office, qui lui a répliqué sur le même ton samedi. Les relations entre la Russie et le Royaume-Uni sont au plus bas depuis l'empoisonnement le 4 mars de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia à Salisbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre.
"Malheureusement, l'état actuel des interactions du Foreign Office avec l'ambassade est totalement insatisfaisant. Nous pensons qu'il est grand temps d'organiser une rencontre entre l'ambassadeur Alexandre Iakovenko et le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, afin de discuter de l'ensemble des questions bilatérales, ainsi que de l'enquête sur l'incident de Salisbury", a indiqué un porte-parole de l'ambassade. "Nous espérons que la partie britannique s'engagera de manière constructive et qu'une telle réunion sera organisée prochainement", a-t-il poursuivi.
"En temps voulu". "C'est la réponse russe qui est insatisfaisante", a rétorqué un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué. "Cela fait plus de trois semaines que nous avons demandé à la Russie de s'engager de façon constructive et de répondre à un certain nombre de questions concernant les tentatives d'assassinat de Sergueï Skripal et de sa fille. Maintenant, après avoir échoué dans leurs tentatives à l'ONU et à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) cette semaine, et l'état des victimes s'améliorant, ils semblent poursuivre une tactique de diversion différente", a commenté ce porte-parole. Le Foreign Office a confirmé que la demande russe avait été reçue et qu'une réponse serait apportée "en temps voulu".
Grave crise diplomatique. Londres accuse Moscou d'avoir empoisonné l'ex-espion et sa fille, ce que dément catégoriquement la Russie, qui a accusé à son tour les services secrets britanniques et américains d'en être responsables. L'affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre Moscou et les Occidentaux, qui s'est traduite par la plus importante vague d'expulsions croisées de diplomates de l'histoire récente. L'état de santé de Sergueï Skripal, 66 ans, et celui de sa fille de 33 ans se sont améliorés et ils ne se trouvent plus dans un état critique.
Le visa de la nièce de l'ex-espion refusé. La nièce de Sergueï Skripal, Viktoria, a demandé un visa pour se rendre au Royaume-Uni voir ses proches, mais le ministre britannique de l'Intérieur a annoncé vendredi avoir refusé sa demande au motif qu'elle "n'était pas conforme aux règles d'immigration". L'ambassade russe à Londres a qualifié ce refus de "regrettable". "J'ai reçu une notification expliquant que Ioulia ne veut apparemment pas me voir, que je n'avais jamais été chez Sergueï (Skripal) jusqu'alors, que je ne travaille pas et que je n'ai pas transmis les documents" prouvant des disponibilités d'argent suffisantes sur son compte bancaire, a déclaré Viktoria Skripal à l'agence russe Interfax pour expliquer ce refus.