Une actrice a porté plainte mardi contre la Weinstein Company, affirmant avoir été agressée sexuellement par le magnat d'Hollywood, Harvey Weinstein, et accusant les responsables de sa société d'avoir permis ses abus en n'agissant pas alors qu'ils avaient été informés de plusieurs cas.
Du rendez-vous professionnel au massage personnel. Dominique Huett affirme dans sa plainte, la première du genre à être déposée depuis que le scandale a éclaté début octobre, qu'elle a rencontré le producteur dans un hôtel de Beverly Hills en 2010 pour parler de sa carrière. L'actrice, qui a joué dans la série américaine Blue Bloods en 2015, relate un scénario qui ressemble à celui des nombreuses actrices et mannequins qui ont témoigné publiquement ces derniers jours : Harvey Weinstein est parvenu à la convaincre de le rejoindre dans sa chambre, avant de lui demander un massage.
Elle a d'abord refusé mais, voyant que le producteur n'acceptait pas son rejet, s'est finalement exécutée, selon la plainte déposée devant la cour supérieure de justice de Los Angeles. Dominique Huett explique qu'Harvey Weinstein l'a alors agressée sexuellement, malgré là encore ses refus. "Après un acte sexuel oral commis sur la plaignante, Weinstein s'est masturbé face à la plaignante jusqu'à l'orgasme", poursuit le document.
La TWC serait complice pour avoir fermé les yeux. La plainte accuse les responsables de sa société de production, The Weinstein Company (TWC), d'avoir été complices des abus présumés de Harvey Weinstein en n'ayant pas agi alors qu'ils savaient depuis des années que le producteur perpétrait "des actes répétés de conduite sexuelle inappropriée" sur des femmes.
Les autres dirigeants de la société de production ont toujours nié avoir été au courant des pratiques de Harvey Weinstein, qui a été licencié le 9 octobre, quelques jours après des révélations du New York Times. Mais, accuse l'actrice, "(TWC) connaissait le mode de fonctionnement de Weinstein consistant à utiliser son pouvoir pour contraindre et forcer de jeunes actrices à avoir des relations sexuelles avec lui", selon la plainte. Dès lors, TWC "aurait dû savoir" qu'Harvey Weinstein n'était pas en mesure d'occuper ce poste et qu'il "présentait un risque particulier pour les autres".
La société était au courant. Selon l'avocat de Dominique Huett, Jeff Herman, ces accusations ne tombent pas dans les délais de prescription puisque sa cliente ignorait tout des autres accusations visant le producteur jusqu'aux révélations de ces derniers jours. "Avant les faits concernant la plaignante, (TWC) était au courant de nombreuses accusations de conduites sexuelles inappropriées qui ont été réglées avec les victimes avant le dépôt de cette plainte", selon le document. "Le comité de direction de l'accusé le savait, y compris, d'après les informations, Bob Weinstein", le frère du producteur.