L'attentat suicide commis vendredi dans un centre de formation pour étudiants à Kaboul en Afghanistan a fait 53 morts, dont au moins 46 filles et jeunes femmes, selon un nouveau bilan communiqué lundi par la Mission d'assistance des Nations unies dans le pays (Manua). "53 morts, au moins 46 filles et jeunes femmes. 110 blessés. Notre équipe des droits humains continue de documenter le crime : vérifier les faits et établir des données fiables pour contrer démentis et révisionnisme", a indiqué la mission sur son compte Twitter.
Further rise in casualties from Friday's classroom bombing in #Hazara quarter of #Kabul:
— UNAMA News (@UNAMAnews) October 3, 2022
53 killed, at least 46 girls & young women
110 injured
Our human rights team continues documenting the crime: verifying facts & establishing reliable data to counter denial & revisionism
Un attentat suicide non revendiqué
Vendredi, un attentat suicide, qui n'a pour l'heure pas été revendiqué, a été perpétré dans un centre de formation préparant aux examens universitaires, situé dans un quartier de la capitale abritant la minorité chiite hazara.
Les autorités talibanes ont continué lundi à donner le même bilan de 25 personnes mortes et 33 blessées dans cette attaque. Au cours du weekend, des manifestations sporadiques, menées par des femmes, ont eu lieu à Kaboul et dans d'autres villes pour dénoncer l'attentat. Ces initiatives ont immédiatement été étouffées par les forces talibanes, qui ont tiré en l'air à plusieurs reprises pour disperser les manifestantes.
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La communauté hazara considérée comme impie
L'éducation des filles est une question extrêmement sensible en Afghanistan, pays à majorité sunnite. Les talibans ont interdit l'enseignement secondaire (collège et lycée) aux filles. Les étudiantes sont en revanche admises à l'université, mais leur nombre devrait se réduire avec les années, faute d'avoir été au collège et au lycée.
Par ailleurs, les talibans considèrent la communauté hazara comme impie, et les groupes de défense des droits de l'Homme les ont souvent accusés de la prendre pour cible. La branche régionale du groupe jihadiste Etat islamique, l'EI-K, qui par le passé a également revendiqué plusieurs attaques contre les Hazaras, considère aussi ces derniers comme hérétiques et s'oppose également à l'éducation des filles.