Un double attentat-suicide perpétré par des kamikazes dissimulés sous des burqas dans une mosquée chiite vendredi, à l'heure de la prière, a fait au moins 29 morts et 81 blessés dans une province reculée de l'est de l'Afghanistan, selon un bilan encore provisoire. Les kamikazes déguisés en femmes ont fait irruption dans l'édifice à Gardez, dans la province de Paktia près de la frontière pakistanaise, et ont ouvert le feu sur les croyants avant d'activer leurs charges, selon les autorités.
Ils tirent sur la foule avant de se faire exploser. D'après les premières images envoyées de Gardez, les explosions ont provoqué un carnage, éclaboussant les tapis et les murs de la mosquée de sang sur une grande hauteur, brisant les stucs, les ornements et les fenêtres. "Les assaillants étaient bien des hommes, portant des burqas pour dissimuler leurs vestes explosives et leurs armes automatiques", a rapporté le chef de la police provinciale, le général Raz Mohammad Mandozai.
"Ils ont d'abord ouvert le feu sur la foule à l'intérieur de la mosquée avant de déclencher leurs charges." Cette information a été confirmée par le porte-parole du gouvernement de la province de Paktia, dont Gardez est la capitale.
Les talibans n'ont "rien à voir" avec cette attaque. Cette attaque n'a pas été revendiquée mais les talibans ont rapidement fait savoir par la voix de leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, qu'ils n'avaient "rien à voir" dans ce massacre, désignant une nouvelle fois, implicitement, le groupe Etat islamique.
Depuis deux ans, la minorité chiite d'Afghanistan est régulièrement ciblée par des attentats généralement revendiqués ou attribués aux extrémistes sunnites de l'EI.