Les premiers migrants arrêtés dans les eaux italiennes sont arrivés en Albanie mercredi matin. Ils resteront dans les centres pour migrants quatre semaines en attendant que leur demande d’asile soit examinée par l’Italie. Entre scepticisme et espoir de développement, les Albanais ont réagi au micro d'Europe 1.
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"Je ne suis pas d'accord avec cette arrivée de migrants"
À même le quai, à quelques mètres des chalutiers, 16 migrants débarquent dans un centre de rétention. Les grilles métalliques sont hautes et surveillées, mais Matilda, serveuse dans le resto du coin, craint que ces clandestins parviennent à s’échapper. "À vrai dire, je ne suis pas d’accord avec cette arrivée de migrants, j’ai entendu dire qu’autour d’autres camps de ce genre, il y a des troubles entre les habitants et les réfugiés s'ils s’évadent... Ou de la délinquance. Si cela arrive, nous ne serons pas contents. Shengjin, c’est une petite ville tranquille, il n’y a jamais eu de problème", confie-t-elle au micro d'Europe 1.
"Les migrants seront enfermés, nous ne les verrons pas dans le village"
Les migrants clandestins, escortés par la police albanaise, quittent le petit port en bus, direction Gjader, un village dans les collines de l’arrière-pays. Des monticules de préfabriqués y sont sortis de terre, tout près de la maison d'Ellie, une cuisinière au chômage. "La seule chose qui nous intéresse, c’est le travail, qu’il y ait des postes et qu’ils nous embauchent. Les migrants seront enfermés, nous ne les verrons pas dans le village", lance-t-elle.
Autre opportunité, que souligne un jeune rencontré, celle d'intégrer l'Union européenne. Les Albanais en rêvent et l’Italie, selon lui, pourrait désormais appuyer la candidature de son pays. Sur les 16 migrants arrivés, quatre d'entre eux auraient été finalement envoyés en Italie, deux d’entre eux étaient mineurs, deux autres malades, selon la presse italienne.