Albanie : l'ancien Président Sali Berisha placé en résidence surveillée

Sali Berisha
© Adnan Beci / AFP
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avec AFP
L'ancien Président et Premier ministre albanais, Sali Berisha, a été assigné samedi à résidence à son domicile pour avoir refusé de se présenter devant la justice dans le cadre d'une enquête pour corruption, a indiqué la justice albanaise.

Le placement de l'ancien Président et Premier ministre albanais, Sali Berisha, a été confirmé à l'AFP par le conseiller juridique du parti de Berisha, Ivi Kaso. Le tribunal spécial contre la corruption et le crime organisé a inculpé en octobre Sali Berisha, 79 ans, le soupçonnant de "corruption passive d'un haut fonctionnaire".

L'enquête est liée au favoritisme présumé dont son gendre aurait bénéficié lors de la privatisation d'un complexe sportif qui appartenait à l'Etat, alors que Sali Berisha était le chef du gouvernement, en 2008. Il dirige aujourd'hui le Parti démocratique, un parti d'opposition.

Une interdiction de communiquer avec quiconque

Son avocat, Me Genc Gjokutaj, a précisé que le tribunal avait interdit à l'ancien chef du gouvernement de communiquer avec quiconque, en dehors des "membres de la famille qui vivent avec lui". Il a précisé qu'il avait l'intention de faire appel de cette décision du tribunal. Jeudi, le Parlement a levé l'immunité de Sali Berisha, ouvrant la voie à une éventuelle arrestation dans le cadre de cette enquête.

 

Le gendre de Sali Berisha, Jamarber Malltezi, a été arrêté en octobre et assigné à résidence pour corruption présumée et blanchiment d'argent. Il est soupçonné d'avoir profité de la position de son beau-père pour acquérir un complexe sportif à Tirana qui appartenait au ministère de la Défense et a été transformé en appartements.

Sali Berisha a rejeté ces accusations, les qualifiant de "purement politiques", et a accusé le chef du gouvernement actuel, Edi Rama, d'être à l'origine de ces poursuites. Sali Berisha a d'abord été le premier président albanais démocratiquement élu après la chute du communisme dans les années 90. Il a ensuite dirigé le gouvernement de 2005 à 2013. L'année dernière, il a été interdit d'entrée aux États-Unis et en Grande-Bretagne en raison de son implication présumée dans le crime organisé et la corruption, accusations qu'il a rejetées.