La direction du parti social-démocrate allemand s'est dit vendredi matin ouverte désormais à la discussion pour tenter de sortir le pays de la crise politique actuelle, abandonnant du coup son opposition à toute idée d'alliance avec Angela Merkel."Le SPD est persuadé qu'il faut discuter, le SPD ne sera pas fermé à la discussion", a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi le secrétaire général du mouvement, Hubertus Heil, après huit heures de réunion de ses principaux dirigeants, sous la houlette du président Martin Schulz.
Vers un changement de cap. Jusqu'à présent ce dernier avait catégoriquement refusé toute idée de prolonger la coalition actuelle entre son parti et les conservateurs d'Angela Merkel suite aux élections législatives de septembre, marquées par une défaite cinglante du SPD, malgré les difficultés du pays à former un nouveau gouvernement. Il avait jusqu'à présent favorisé l'option de nouvelles élections. Mais la pression monte au sein de son mouvement pour un changement de cap, surtout depuis que le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, lui-même un social-démocrate, a indiqué vouloir éviter un nouveau scrutin et appelé tous les partis à faire preuve d'ouverture.Si le SPD devait revenir sur cette décision, il devrait avant toute chose interroger la base du parti, a-t-il expliqué à la Passauer Neuen Presse.
Le dilemme du SPD. Lundi dernier, quelques heures seulement après l'échec des négociations gouvernementales pour la mise en place d'une coalition sur le papier contre-nature entre conservateurs, libéraux et écologistes, la direction sociale-démocrate avait réitéré son refus de participer à une nouvelle grande coalition avec les conservateurs. Elle privilégiait alors la tenue de nouvelles élections. Après seulement 20,5% des voix aux législatives, soit le pire score de son histoire, le SPD est en plein dilemme. Dès l'annonce des résultats, son président Schulz s'était empressé de choisir la voie de l'opposition. Malgré les critiques à son encontre, il avait réussi à garder son poste.