Les Espagnols se sont réveillés, lundi, sans connaître le nom de leur Premier ministre. Les élections législatives ont mis fin, dimanche, à 32 ans de bipartisme. Un vent de fraîcheur qui rend pourtant le pays ingouvernable.
La droite légitime à gouverner selon Rajoy. Le parti populaire (PP) du chef du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy, est arrivé en tête des élections avec environ 28,72% des suffrages et 123 députés, mais a perdu la majorité absolue (176 sièges). Selon Mariano Rajoy, il revient néanmoins au vainqueur de gouverner. "Nous avons encore une fois gagné les élections. Je vais donc essayer de former un gouvernement stable", a-t-il déclaré après l'annonce des résultats.
"Un casse-tête". Mais les militants du parti conservateur ont dû se rendre à l'évidence : le compte n'y est pas. Une alliance avec les centristes de Ciudadanos, qui ont obtenu 13,93% des voix et 40 députés, ne permettrait pas d'atteindre la majorité absolue. "C'est un casse-tête, et les gens ne se rendent pas compte que ça va être très difficile de gouverner l'Espagne", s'inquiète Mario, retraité.
Une alliance à gauche ? Si elles parviennent à s'entendre, les forces de gauche, composées des socialistes du PSOE, crédités de 22,01% des voix, soit 90 députés, de Podemos, qui arrive en troisième position avec 20% des suffrages et 69 députés, et des anciens communistes d'Izquierda Unida ainsi que de deux autres formations régionales, obtiendraient ensemble 180 sièges, soit la majorité absolue.
Mais rien n'est moins sûr car Podemos, la formation issue du mouvement des Indignés, vendra cher sa peau après ses très bons résultats. "Si on est réalistes, peut-être que Podemos va faire une alliance avec le Parti socialiste, mais je comprends aussi que beaucoup de gens ne le veuillent pas, car les socialistes représentnt toujours le même système", souligne Martha, militante de Podemos. En cas de blocage, les Espagnols pourraient retourner aux urnes dans quelques semaines.