Sur un mur criblé de balles dans le kibboutz de Be'eri en Israël, se trouve la photo jaunie d'un jeune homme tué dans sa maison. Un peu plus loin, on tombe sur une porte éventrée d'un abri. La zone ouest de ce kibboutz garde toujours les cicatrices profondes des heures de chaos du matin noir du 7 octobre 2023, le jour choisi par les terroristes du Hamas pour mener une attaque d'ampleur dans le sud de l'État hébreu. Sur les 1.250 personnes qui vivaient ici avant la guerre, seules 150 sont de retour pour l'instant.
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De la détermination chez les habitants
Nili a retrouvé la dépouille de son mari sur la terrasse de leur maison, mais elle est de retour ici, malgré son deuil. "Pensez-vous que sa mort serait moins douloureuse si je vivais ailleurs ?", commente-t-elle auprès d'Europe 1. "Que peut-il m'arriver de pire ? Que les terroristes me tuent aussi ? Qu'ils m'emmènent à Gaza ? J'ai 74 ans, j'ai fait la paix avec moi-même", affirme cette habitante.
Dans les yeux bleu métallique de Nili, on peut lire une détermination froide. Il est hors de question pour elle de quitter ce qui a toujours été son paradis. "Pas question de me laisser diriger par la peur. Quoi qu'il en soit, je ne connais pas de meilleur endroit pour vivre", appuie-t-elle.
"Je ne me vois pas habiter ailleurs"
Leeora a pris la même décision cet été, celle de retrouver sa maison dans le kibboutz d'Alumim avec toute sa famille. "Je ne me vois pas habiter ailleurs, c'est ma maison, petite comme elle est, je l'aime. J'aime les gens", dit-elle en français. "Il y a quelque chose en moi qui croit que ce qui doit arriver arrive. Si je dois mourir, je meurs", confie cette habitante, qui vit au milieu du conflit. "C'est toute la journée. Tu te réveilles avec les 'booms', les fenêtres qui tremblent tellement c'est fort".
Sur le porche de sa maison, Leeora tend une main frêle vers l'ouest. À l'horizon, de la fumée blanche s'élève d'un immeuble de Gaza.