Anis A., l'auteur présumé de l'attentat de Berlin abattu par la police italienne à Milan, a transité par les Pays-Bas avant de passer par la France, a-t-on appris mercredi de sources proches de l'enquête, confirmant une information de LCI.
Repéré par les caméras de vidéosurveillance. Deux jours après l'attentat, le Tunisien de 24 ans "aurait voyagé dans la nuit du 21 au 22 décembre dans un autocar de la compagnie Flixbus de la gare routière de Nimègue", une ville des Pays-Bas près de la frontière avec l'Allemagne à une heure d'Amsterdam, "jusqu'à la gare ferroviaire de Lyon-Part-Dieu", a précisé l'une des sources. Le trajet, qui a duré une quinzaine d'heures, incluait une correspondance à Bruxelles ou à Dusseldorf. Anis A. a ensuite été repéré par les caméras de vidéosurveillance le 22 décembre à Lyon-Part-Dieu. Puis, il a gagné par train Chambéry et enfin Milan, dans le nord de l'Italie, où il été tué dans la nuit du 22 au 23 décembre lors d'un contrôle policier. Des billets de train pour un trajet Lyon-Chambéry-Milan via Turin, réglés en liquide, ont été retrouvés sur lui.
Enquête aux Pays-Bas. "Je peux confirmer que la police néerlandaise enquête pour savoir si, après l'attentat de Berlin, il a voyagé à travers les Pays-Bas", a déclaré Wim de Bruin, porte-parole du parquet national néerlandais, refusant de donner davantage de détails. Aux Pays-Bas, plusieurs députés ont demandé des explications au ministre de la Sécurité et de la Justice et au gouvernement, cherchant à savoir si les autorités étaient au courant de l'éventuelle présence d'Anis Amri dans le pays et s'interrogeant sur la collaboration des services de sécurité en Europe, d'après l'agence néerlandaise ANP.
Quatre frontières européennes franchies. Deux jours après l’attentat, Anis A. a réussi à traverser quatre frontières européennes sans être contrôlé ni inquiété, alors qu’il était armé d’un pistolet 22 long rifle et qu’il était l’un des hommes les plus recherchés d’Europe. Son signalement et sa photo avaient été diffusés à toutes les polices européennes quelques heures avant son départ des Pays-Bas. Or, très peu de contrôles sont effectués dans les gares routières. Les investigations se poursuivent pour déterminer notamment comment il a quitté la capitale allemande après le carnage pour rejoindre les Pays-Bas, au nez et à la barbe de toutes les polices du pays. Les autorités allemandes recherchent également d'éventuels complices.