Deux jours après l'attentat de Berlin, la police allemande est désormais à la recherche d'un Tunisien. Mardi soir, l'État islamique a revendiqué l'attaque mortelle au camion-bélier qui a eu lieu lundi sur un marché de Noël de Berlin. Mais déjà les autorités n'avaient plus guère de doute sur le caractère terroriste de cette attaque qui a fait douze morts et une cinquantaine de blessés.
Trois identités différentes. La police allemande est à la recherche d'un Tunisien dont un document d'identité a été retrouvé dans le camion, affirment mercredi deux journaux allemands, Bild et la Allgemeine Zeitung de Mayence, l'homme est âgé de 21 ou 23 ans et connu sous trois identités différentes. Le papier d'identité retrouvé dans le camion est un document remis à un migrant dont la demande d'asile a été rejetée sans pour autant qu'il puisse être expulsé. Selon le site du magazine Spiegel, l'individu est originaire de Tataouine, dans le sud de la Tunisie. "Il y a un nouveau suspect, on recherche ce suspect", a confirmé le ministre de l'Intérieur allemand, mercredi. "Un avis de recherche a été émis à minuit pour l'Allemagne mais aussi pour l'espace Schengen, c'est-à-dire en Europe."
Appel à témoins. Un premier suspect interpellé lundi soir, un demandeur d'asile pakistanais connu de la police pour des faits de délinquance, avait finalement été mis hors de cause. Ce mercredi, l’enquête est donc reparti de zéro. Les enquêteurs ont lancé un nouvel appel à témoins, demandant qu’on leur envoie toutes les photos et vidéos que les passants auraient pu prendre sur place, avant, pendant et après l’attaque.
Une lutte à mort dans la cabine. La remise en liberté du suspect signifie aussi "qu'une ou plusieurs personnes" responsables de l'attentat "sont en fuite [...] avec une arme", avait indiqué Klaus Kandt, le chef de la police berlinoise. Cette arme est le petit calibre qui a servi à abattre le conducteur habituel du camion, un routier polonais de 37 ans. L’homme a été tué après l’attaque, selon les conclusions de l’autopsie. Les nombreuses empreintes digitales retrouvées à l’intérieur de la cabine laissent penser qu’il a tout fait pour empêcher l’attaque. Les deux hommes se sont battus et des coups à l’arme blanche ont été portés.
Une trace ADN. Les enquêteurs disposent également d’une trace ADN exploitable : du sang retrouvé sur des vêtements à l’intérieur du camion. Le trajet du véhicule doit d’ailleurs être reconstitué mercredi. Il a fait au moins une fois le tour du marché de Noël avant que le djihadiste ne le lance contre la foule.