Alors que les investigations se poursuivent pour déterminer comment Anis A. a quitté la capitale allemande pour rejoindre les Pays-Bas, on sait désormais que pendant ses trois jours de fuite, le Tunisien de 24 ans qui a tué 12 personnes sur un marché de Noël de Berlin n'a jamais été contrôlé. Car le Parquet néerlandais en charge de l'enquête précise que l'homme a transité en car par les Pays-Bas avant de passer par la France et rejoindre l'Italie, où il a été abattu vendredi dernier.
Les bus de ligne, rarement arrêtés aux frontières. Les gares routières sont le maillon faible de la sécurité du transport et certains trafiquants et clandestins privilégient justement l'autocar, qui permet de traverser l'Europe pour seulement quelques dizaines d'euros, sans être inquiétés. Les bus de ligne sont très rarement arrêtés aux frontières et les gares routières sont très nombreuses, y compris en France. Il est impossible pour les policiers de contrôler tous les voyageurs, même si depuis l'état d'urgence, les contrôles aléatoires sont censés être multipliés.
Problème d'effectif identique pour les douaniers, explique Vincent Thomazo, secrétaire général du syndicat Unsa Douanes : "Un grand nombre de gares routières n'ont pas de brigade de douanes à proximité. Du coup, les passagers ne sont pas ou peu contrôlés, même avec l'état d'urgence", explique-t-il. "Il y a un grand nombre de points de passages qui ne voient jamais un douanier".
Contrôles aléatoires payants. Parfois, pourtant, le contrôle aléatoire peut s'avérer payant. Il y a deux ans, à Marseille, les douaniers ont ainsi pu arrêter Medhi Nemmouche, le tueur du musée juif de Bruxelles, qui, lui aussi, avait pris un autocar pour quitter la Belgique et traverser toute la France. En Allemagne, mercredi, un des complices présumé du terroriste a été interpellé. Si les soupçons se confirment, l'homme de 40 ans, lui aussi Tunisien, pourrait être placé en détention provisoire dans la journée.