Le procès d'un Marocain, soupçonné d'être un informateur d'Abdelhamid Abaaoud, présenté comme le cerveau des attentats de Paris de 2015, a commencé mardi à Katowice, en Pologne, a rapporté l'agence PAP.
Il risque huit ans de prison. Mourad T., détenu en Pologne depuis 2016, est jugé pour "participation à un groupe de crime organisé à caractère armé, une organisation terroriste internationale appelée Etat islamique" de décembre 2014 à septembre 2016 et risque huit ans de prison.
Il nie l'appartenance à l'EI. Son procès qui se déroule dans une salle du tribunal de district de Katowice, dans l'enceinte d'une caserne de la police, est entouré d'un important dispositif de sécurité. Il a commencé par la lecture de l'acte d'accusation par le procureur Pawel Leks. Une fois ce document lu, l'accusé a nié avoir appartenu au groupe Etat islamique, tout en reconnaissant avoir été en possession de drogues et d'avoir utilisé de faux documents pour se déplacer à travers l'Europe.
Une première en Pologne. Lorsque sa détention a été révélée début mars par le parquet, ce dernier a indiqué que Mourad T. (la loi polonaise interdit la publication de son nom de famille), 28 ans, né à Casablanca, a été interpellé le 5 septembre 2016 en Pologne. Il s'agit du premier cas de poursuites en Pologne contre un collaborateur direct d'un important membre de l'EI. Les services polonais ont été mis sur sa piste par des confrères de pays membres de l'UE.
Un "collaborateur" et un "éclaireur". Selon le parquet polonais, Mourad T. a été "collaborateur" et "éclaireur" d'Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, en banlieue parisienne. Abaaoud a été abattu par la police française le 18 novembre à Saint-Denis. Mourad T. a notamment participé à une rencontre avec Abaaoud fin 2014 à Edirne en Turquie, à laquelle ont participé entre autres Soufiane Amghar et Khalid Ben Larbi, "deux terroristes tués le 15 janvier 2015 à Verviers en Belgique". Des photos d'instructions pour confectionner des engins explosifs - une bombe artisanale activée avec un téléphone cellulaire - et des photos de cibles potentielles d'attentats à l'explosif ont été découvertes dans le téléphone de Mourad T., selon la même source.