Un bijou dont la forme est aussi exceptionnelle que son histoire est mystérieuse. À partir de ce mercredi à Genève, Sotheby's met en vente un impressionnant collier composé de 500 diamants datant du 18e siècle, une pièce d'une maitrise technique inégalée pour l'époque et aux origines incertaines. Composé de trois rangées de diamants terminées par une houppe de diamants à chaque extrémité, ce collier, qui sera présenté pour la première fois au public en 50 ans, est estimé entre 1,8 et 2,8 millions de dollars (soit entre 1,6 et 2,5 millions d'euros).
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Un bijou lié à la célèbre "affaire du collier" ?
"C'est une merveilleuse découverte, car normalement, les bijoux du 18e siècle étaient brisés afin d'être réutilisés (...) Il est donc absolument fabuleux d'avoir une pièce intacte de l'époque géorgienne de cette importance", a souligné Andres White Correal, président de la section bijoux de Sotheby's. "Le bijou est passé de famille en famille. On peut remonter au début du 20e siècle, lorsqu'il faisait partie de la collection des marquis d'Anglesey", poursuit-il.
Marjorie Paget, marquise d'Anglesey, photographiée en 1937 par Cecil Beaton portant ce collier pour le couronnement à Londres du roi George VI Crédit :Condé Nast; Royalty-Free - Sotheby’s
Cette famille d'aristocrates aurait porté le bijou à deux reprises. Une fois lors du couronnement du roi George VI (1937) et la seconde lors du couronnement de la reine Elizabeth II (1953), fille aînée de George VI. Les certitudes autour de cet objet s'arrêtent là. Qui était à l'origine de la commande ? Pour le compte de qui ?
Très impressionnant, Sotheby's avance que ce bijou d'une grande complexité n'a pu être créé que pour une famille royale. Il aurait par ailleurs "probablement été créé au cours de la décennie précédant la Révolution française". Par ailleurs, certains des diamants figurant sur ce bijou proviendraient du célèbre collier lié à 'l'affaire du collier'", une escroquerie qui s'est déroulée de 1784 à 1786 impliquant le vol d'une rivière de diamants, qui était censée parvenir à Marie-Antoinette. Et effectivement, il y a une certaine ressemblance entre les deux.
Comparatif entre le collier en vente chez Sotheby's et une reconstitution en zircone du collier de la reine (visible au château de Breteuil)
Les "légendaires mines de Golconde"
Pour autant, aucune source historique ne valide cette hypothèse. Sur son site, Sotheby's admet que le mystère des origines de ce collier reste entier, à cause notamment de la trop grande qualité du bijou. Mais la maison de ventes met en avant l'importance historique d'une telle œuvre d'art. Quant à savoir où ont été extraits les 300 carats qui composent ce collier, la maison de ventes estime qu'ils sont "probablement originaires des légendaires mines de Golconde", situées dans le sud de l'Inde. Les diamants de ces mines sont encore considérés aujourd'hui comme les plus purs et les plus éblouissants jamais extraits.