Au moins 20.000 manifestants ont défilé samedi à Vienne contre la coalition entre la droite et l'extrême droite au pouvoir depuis près d'un mois en Autriche à laquelle ils reprochent ses positions sur l'immigration et son programme social.
Un "comité d'accueil de la nouvelle année". Sous le mot d'ordre "comité d'accueil de la nouvelle année", 20.000 manifestants, selon la police, ont formé un long cortège dans le centre ville à destination du quartier des ministères. Du côté des organisateurs, qui tablaient sur quelque 10.000 participants, les estimations variaient de 25.000 à plus de 50.000 personnes.
Dirigé par le jeune conservateur Sebastian Kurz, vainqueur à 31 ans des élections du 15 octobre, le nouveau gouvernement autrichien formé mi-décembre a intégré six ministres d'extrême droite à des postes clés, dont Heinz-Christian Strache, chef du Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) et vice-chancelier.
"S'il vous plait, pas encore". Organisée à l'appel d'organisations de gauche et de la mouvance antiraciste, la mobilisation, première de cette ampleur depuis l'installation du gouvernement, a rassemblé un public de tous âges, dont beaucoup de familles. De nombreux slogans faisaient référence à l'histoire de pays, 80 ans après l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie en mars 1938 et la mise en place d'un régime autoritaire fasciste. "S'il vous plait, pas encore", proclamait une pancarte tandis qu'une banderole avertissait : "ceux qui tolèrent Kurz et Strache auraient applaudi 1938".
C'est la deuxième coalition formée entre conservateurs (ÖVP) et FPÖ en Autriche après une première expérience de gouvernement au début des années 2000. L'alliance des deux partis avaient à l'époque suscité la réprobation internationale et entraîné des sanctions européennes. De nombreuses manifestations avaient eu lieu en Autriche dont les plus massives avaient rassemblé jusqu'à 250.000 personnes. La nouvelle majorité a recueilli près de 60% des suffrages aux législatives d'octobre, après dix ans de coalition centriste entre droite et sociaux-démocrates.