Bachar al-Assad sème la discorde dans le couple franco-allemand

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Contrairement à François Hollande, Angela Merkel estime qu’il faut parler avec le dictateur syrien.

Bachar al-Assad serait-il redevenu fréquentable ? Mis au ban de la communauté internationale après les révélations des atrocités commises envers son peuple, le dictateur syrien pourrait de nouveau être invité à la table des négociations au nom de la lutte contre Daech. La Russie a toujours plaidé en ce sens. Et désormais, Angela Merkel est sur la même longueur d'ondes. François Hollande, lui, ne veut toujours pas entendre parler de Bachar al-Assad.

Hollande campe sur sa position… Jeudi, à la fin d'un sommet extraordinaire des 28 à Bruxelles consacré à la crise migratoire en Europe, le président français a rappelé sa position, maintes fois exprimée depuis le début de la crise syrienne : "l'avenir de la Syrie ne peut pas passer par Bachar al-Assad. Il ne peut y avoir de transition réussie qu'avec son départ". Sauf que désormais, François Hollande semble bien seul à camper sur cette ligne de fermeté.

… mais la Turquie et l’Espagne évoluent.Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a toujours farouchement réclamé le départ du président syrien Bachar al-Assad, a ainsi affirmé jeudi que celui-ci pourrait faire partie d'une période de transition dans le cadre d'une solution de la crise syrienne. Début septembre, l’Espagne avait elle aussi appelé à "négocier un cessez-le-feu" avec le président syrien Bachar al-Assad". "Une des parties (impliquées), c'est le gouvernement de Bachar al-Assad qui personnellement ne me plaît absolument pas (...) mais la paix se fait toujours avec les ennemis, il faudra négocier", avait expliqué le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo lors d’une visite officielle en Iran.

Le ministre autrichien des affaires étrangères Sebastian Kurz a également  proposé que les puissances occidentales impliquent le président syrien dans la lutte contre le groupe Etat Islamique

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L’activisme de Poutine. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne semblent eux aussi infléchir leur position par rapport au régime syrien. Car si le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue britannique Philip Hammond ont estimé mi-septembre qu'Assad devait partir, le calendrier de son départ est désormais "négociable". Barack Obama a même accepté de rencontrer Vladimir Poutine - une première depuis plus de deux ans ! - en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU. L’occasion pour le président russe de promouvoir son plan pour la Syrie, notamment pour bâtir une coalition élargie comprenant l'armée de Bachar al-Assad afin de combattre le groupe Etat islamique.

Merkel lâche Hollande. Dans cette optique, il pourra s’appuyer sur Angela Merkel. La chancelière allemande a en effet estimé jeudi qu'il fallait parler avec le président syrien Bachar al-Assad pour trouver une solution au conflit qui mine le pays et a provoqué plus de 230.000 morts. "Il faut parler avec de nombreux acteurs, et cela implique (Bachar al) Assad, mais il y en a d'autres", a-t-elle assuré. Un coin de plus dans la relation franco-allemande, déjà hésitante depuis le début du quinquennat Hollande.