En Biélorussie, les arrestations se multiplient après les manifestations d'opposants, durement réprimées par les forces de l'ordre. Alors que l’ancienne candidate Svetlana Tsikhanovskaï, qui conteste la réélection du président Alexandre Loukachenko, est toujours en fuite en Lituanie, le pouvoir affirme que les rassemblements de l'opposition sont en déclin. Mercredi, à la mi-journée, la police a toutefois annoncé avoir fait un nouveau blessé en tirant avec des armes à feu. Jusqu'à présent, les brigades anti-émeutes affirmaient n’utiliser que des balles en caoutchouc pour tirer sur la foule.
Plus de 6.000 arrestations
La communauté internationale redoute désormais une escalade des violences après trois nuits de contestation et de répression des manifestants qui ont envahi les rues de Minsk, mais aussi les principales villes de province pour réclamer la démocratie. Ils continuent de dénoncer un scrutin qualifié de "mascarade". Selon les résultats officiel de l'élection de dimanche, Alexandre Loukachenko a obtenu plus de 80% des voix, un score fantaisiste, disent ses détracteurs, qui estiment au contraire que Svetlana Tikhanovskaïa, créditée de 10% des voix, a gagné le scrutin. Depuis dimanche, la police fait état de plus de 6.000 arrestations.
Une réunion de l'UE sur la Biélorussie
La Maison-Blanche se dit grandement préoccupée par cette intimidation de l’opposition qui entache le processus électoral. Même inquiétude du côté de l’Union européenne : les 27 dénoncent une violence disproportionnée et inacceptable. Ils menacent le pays de sanctions, alors qu’elles avaient été levées en 2016. Fin-août, la Biélorussie sera donc à l’ordre du jour d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne.
À Vilnius, où s'est réfugiée Svetlana Tsikhanovskaï dans la nuit de lundi à mardi, le ministre lituanien des Affaires étrangères demande une réponse exemplaire face aux répressions contre la population biélorusse. Il s'agit, selon lui, d'une "obligation morale" pour le monde démocratique.