Après la réélection à la présidence du dirigeant autoritaire Alexandre Loukachenko début août, au pouvoir depuis vingt-six ans, les manifestations se poursuivent en Biélorussie. Sur le terrain, les journalistes tentent tant bien que mal de couvrir la situation, alors que les autorités les ciblent. Andreï Vaitovich, l’un des journalistes présents à Minsk, la capitale biélorusse, raconte au micro d'Europe 1 les difficultés à exercer son métier, alors qu'il peut, comme ses confrères, être arrêté à chaque instant.
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Du matériel cassé et des cartes mémoires confisquées
"Un jour c'était un journaliste d'Associated Press, un autre c'était une équipe de la BBC... Ils ont été arrêtes brutalement avec la force physique : leur matériel a été cassé et leurs cartes mémoires ont été confisquées", explique-t-il. "J'ai parlé avec le confrère d'Associated Press, qui m'a raconté son arrestation : il a été battu dans la voiture, il ne savait pas où il était conduit. On a vu des journalistes qui étaient recherchés dans leurs hôtels, d'autres qui ont été blessés par balles en caoutchouc", poursuit Andreï Vaitovich.
L’équipe accréditée de la @bbcworldservice a été attaquée ce soir à #Minsk, malgré les gilets « presse . Le cameraman a été battu pas des hommes en noir. D’autres journalistes sont arrêtés brutalement, le matériel est cassé, les cartes de mémoire sont confisquées. #Bélarus
— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) August 11, 2020
Certains journalistes blessés par des balles en caoutchouc
Dans le pays, la chaîne russe d’Euronews a elle été coupée et internet est mis au ralenti par un pouvoir qui joue sa survie. Plusieurs journalistes de médias d'Etat ont par ailleurs annoncé leur démission ces derniers jours.
Depuis le début des manifestations, plus d’une cinquantaine de reporters a été arrêté. Jeudi soir encore, des dizaines de milliers de personnes ont battu le pavé pour protester contre la violente répression du mouvement de contestation. Dans la soirée, les autorités ont annoncé avoir libéré plus de 1.000 manifestants, tandis que, dans les rues de la capitale Minsk, la présence policière était bien moins forte qu'au cours des quatre soirées de protestation précédentes, selon des journalistes de l'AFP.