La situation s’envenime en Biélorussie. Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dimanche contre le pouvoir en place pour demander à leur président Alexandre Loukatchenko, réélu dimanche dernier, de partir. Le scrutin, entaché de fraude, est très contesté. Mais le président élu refuse de s'avouer vaincu, dimanche il est apparu devant ses soutiens.
Alexandre Loukachenko a fait une apparition surprise, qui a beaucoup étonné, lors de la manifestation. Une telle stratégie montre à quel point le pays s’enfonce dans la crise : des policiers déclarent forfaits, l’ambassadeur de Biélorussie en Slovaquie critique la répression, la machinerie de l’Etat ne soutient plus aveuglément le système. Devant plusieurs milliers de ses soutiens, Alexandre Loukachenko a une nouvelle fois refusé l’idée de nouvelles élections, réclamées par les manifestants.
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Le président biélorusse n’a jamais semblé aussi menacé. L’ampleur des manifestations est inédite. Pour motiver ses soutiens, Alexandre Loukachenko agite deux chiffons rouges : l’indépendance, dont il s’estime le garant de par son habileté politique, mais aussi les révolutions comme en Ukraine ou en Géorgie. Ce dernier argument s’adresse tout particulièrement à Vladimir Poutine, à qui il demande implicitement de l’aide, en brandissant la menace de l’arrivée de l’Occident et de la CIA, encore plus près des frontières russes, si Loukachenko en venait à devoir quitter le pouvoir. Le genre de message que le Kremlin peut entendre, s’il pense encore avoir besoin de Loukachenko.