L'ex-président bolivien Evo Morales, qui a démissionné dimanche au terme de trois semaines de protestations contre sa réélection, a annoncé qu'un mandat d'arrêt "illégal" avait été émis contre lui. "Je dénonce devant le monde et le peuple bolivien qu'un officier de police a annoncé publiquement qu'il a reçu instruction d'exécuter un mandat d'arrêt illégal émis contre ma personne", a écrit l'ancien dirigeant socialiste sur Twitter.
"De la même manière, des groupes violents ont attaqué mon domicile. Les putschistes détruisent l'Etat de droit", a ajouté Evo Morales, 60 ans, dont on ignorait dimanche soir où il se trouvait. Le commandant de la police, Vladimir Yuri Calderon, a démenti l'existence d'un tel mandat d'arrêt à la télévision locale Unitel. Seuls sont visés les magistrats du Tribunal suprême électoral (TSE), a-t-il déclaré.
Un quatrième mandat très contesté
Au pouvoir depuis 2006, Evo Morales a annoncé dimanche sa démission après avoir perdu le soutien de l'armée et de la police. Le scrutin du 20 octobre avait abouti à la réélection d'Evo Morales pour un quatrième mandat allant jusqu'en 2025, une option pourtant rejetée par la population lors d'un référendum en février 2016.
Son score annoncé par le TSE, dépassant de plus de 10 points celui de son principal concurrent Carlos Mesa, avait aussitôt été qualifié de frauduleux par l'opposition. En début de soirée, la police a arrêté la présidente du TSE, Maria Eugenia Choque, sur ordre du parquet, qui enquête sur des irrégularités commises dans le scrutin d'octobre, ainsi que le vice-président du TSE, Antonio Costas.