Theresa May a officiellement été nommée au poste de Premier ministre britannique par la reine Elizabeth II, mercredi. Pour Pauline Schnapper est professeur de civilisation britannique contemporaine à l’Université Paris III, invitée d'Europe 1 jeudi, le Brexit est un "fardeau" pour le Royaume-Uni, "une grande erreur politique qu'il risque de payer longtemps".
Theresa May, une nouvelle Dame de Fer ? "La comparaison vient du fait que c'est la deuxième femme Premier ministre, donc bien sûr on se réfère à la première [Margaret Thatcher, ndlr]", observe Pauline Schnapper. "Leur point commun est qu'elles sont toutes les deux conservatrices, et qu'il y a peut-être un petit style commun lorsqu'on les regarde, un coté austère, sérieux". Sur le plan idéologique, Theresa May "essaye plutôt de montrer sa différence, se montre soucieuse de remettre en question l'austérité, qui est la politique économique britannique depuis six ans". La nouvelle Premier ministre a beau avoir voté pour le mariage gay et dénoncé les écarts de salaire hommes-femmes, elle n'est, selon Pauline Schnapper que "relativement libérale", car "elle tient des discours très durs" sur l'immigration.
Sa mission : mener à bien le Brexit. "Comme David Cameron, Theresa May n'était pas favorable à une sortie de l'Union européenne", rappelle le professeur de civilisation britannique. "Elle va devoir se retrouver à gérer une situation qu'elle ne souhaitait pas". Sa décision, très commentée, de nommer le héros du Brexit Boris Johnson au ministère des Affaires étrangères "est un peu surprenante". "Pour comprendre cette décision, il faut se remettre dans la logique politique de Theresa May, qui ne pouvait pas ne pas nommer à des postes très importants des gens qui voulaient sortir de l'Union européenne".
Autre grand défi : conserver le Royaume Uni. Après le Brexit, l'Ecosse a fait savoir qu'elle refuse de sortir de l'UE. "Sa première priorité est de garder son royaume uni", confirme Pauline Schnapper. "C'est la première chose dont elle a parlé hier dans sa déclaration au 10 Downing Street. Les Écossais sont très très remontés contre les conservateurs qui veulent les sortir contre leur gré de l'Union européenne".