Pédocriminalité : l'ex-chef de l'Église anglicane reconnaît s'être "trompé"

L'ancien chef de l'Église anglicane, Justin Welby, a reconnu s'être "trompé" dans sa gestion d'une affaire de pédocriminalité. Face au tollé suscité par le scandale outre-Manche, l'ancien archevêque de Canterbury avait alors démissionné. Un rapport avait souligné son absence de signalement d'un homme ayant agressé une centaine d'enfants.
Justin Welby, qui avait démissionné en novembre de ses fonctions à la tête de l'Église anglicane en raison de sa gestion d'une affaire de pédocriminalité, a reconnu pour la première fois ne pas avoir pris la mesure du scandale et s'être "trompé".
L'ancien archevêque de Canterbury, qui a été cédé sa place début janvier à l'archevêque d'York, Stephen Cottrell, est revenu sur le sujet dans une rare interview accordée à la BBC, et qui sera diffusée dimanche.
M. Welby a été poussé à la démission en novembre après la publication d'un rapport accablant qui a conclu qu'il n'avait pas signalé immédiatement aux autorités un agresseur qui s'était attaqué à plus de 130 enfants et jeunes hommes pendant plusieurs décennies.
Cet agresseur, un avocat lié à l'Église d'Angleterre, est mort en 2018 en Afrique du Sud sans avoir jamais été inquiété.
"Chaque jour, de nouveaux cas qui n'avaient pas été traités de manière adéquate dans le passé arrivaient sur mon bureau (...)", a-t-il déclaré dans l'émission de la journaliste Laura Kuenssberg.
Le scandale a choqué le Royaume-Uni
"C'était accablant, on essayait d'établir des priorités, mais je pense qu'il était (plus) facile d'être sur la défensive", a-t-il poursuivi, ajoutant s'être "trompé". "En tant qu'archevêque, il ne peut pas y avoir d'excuses", a-t-il encore dit.
Ce scandale sexuel a choqué le Royaume-Uni et a suscité de nombreux appels pour réformer en profondeur l'Église d'Angleterre, dont le chef suprême est le souverain britannique.
Celle-ci compte une vingtaine de millions de fidèles baptisés, mais le nombre de pratiquants réguliers est estimé à un peu moins d'un million, selon des chiffres de 2022.
Le futur chef de l'Église d'Angleterre sera désigné par le roi Charles III à l'issue d'un long processus de sélection, dirigé par un ancien chef du service de sécurité intérieure, le MI5. Son nom ne sera pas connu avant l'automne, selon les médias britanniques.
C'est l'archevêque d'York, Stephen Cottrell, 66 ans, deuxième plus haut dignitaire de l'Église, qui a pris par intérim la tête de l'institution.