En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, Europe 1 se penche ce matin sur le sort des journalistes russes, plus que jamais muselés depuis le début de la guerre en Ukraine. Le régime de Vladimir Poutine impose sa lecture de la guerre à la population. Ainsi, le conflit en Ukraine est qualifié "d'opérations spéciales" par Moscou. Quiconque ne respecte pas ce récit prend le risque d'être conduit en prison. Médias indépendants et réseaux sociaux ont été bloqués par les autorités. Alors, face à la répression, de nombreux journalistes russes ont fui leur pays pour continuer à informer de loin.
"Il existe un besoin d'une information indépendante"
"On a dit au revoir à tout le monde en direct. On a pleuré. L'émotion était insoutenable", raconte Denis Kataief. Les cheveux en bataille, les lunettes de travers, il apparaît serein dans un café parisien. L'élégant trentenaire montre un extrait de sa dernière émission en Russie, sa chaîne avait alors 25 millions de téléspectateurs.
"Il existe un besoin d'une information indépendante. Nous sommes partis pour continuer à travailler parce que ça relève de notre responsabilité de journaliste", poursuit-il au micro d'Europe 1. Il a fui son pays pour la France. Au quatrième jour de la guerre, son rédacteur en chef, Tikhon Tzako, est parti pour la Géorgie.
"Au début de la guerre, le gouvernement russe a annoncé que les vraies informations étaient diffusées uniquement par le ministère de la Défense. C'est de la censure", explique Tikhon Tzako.
Télégram et Youtube pour informer
Alors pour ne pas se taire, Tikhon Zlatko crée des chaînes d'information sur la messagerie cryptée Télégram ou diffuse des journaux sur YouTube. "Il y a beaucoup de gens en Russie qui ne comprennent pas ce qui se passe en Ukraine et c'est une grande tragédie pour moi", ajoute Tikhon Zlatko.
Ils sont plus de 180.000 à s'être abonnée à son nouveau compte. Un bon début car ces nouveaux médias peuvent être difficiles à trouver sur le sol russe.