Le dirigeant séparatiste catalan Carles Puigdemont n'apporte pas, dans son courrier au chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, "la clarté qu'on lui demandait" à propos de sa déclaration d'indépendance, a regretté lundi le ministre espagnol des Affaires étrangères Alfonso Dastis. Il a jusqu'à jeudi pour se prononcer définitivement.
La lettre n'est pas une réponse. "Il est clair que Carles Puigdemont n'a pas répondu, n'a pas apporté la clarté qu'on lui demandait", a estimé Alfonso Dastis à propos de cette lettre envoyée à Madrid lundi matin. Il s'agit de la première réaction de Madrid à la lettre de Carles Puigdemont.
"Je pense qu'elle ne constitue pas une réponse à la mise en demeure" du gouvernement espagnol, qui lui a demandé de clarifier par écrit s'il avait déclaré ou non l'indépendance, a insisté Alfonso Dastis en arrivant à une réunion de l'UE à Luxembourg. "Je pense que les influences les plus radicales ont prévalu" dans la façon dont Carles Puigdemont a rédigé son courrier, a également regretté le ministre.
Carles Puigdemont a appelé au dialogue. Le président séparatiste catalan, sommé de dire s'il avait, oui ou non, déclaré l'indépendance de la Catalogne, n'a pas répondu clairement à cette question lundi, assurant toutefois que sa priorité était le "dialogue" pour les deux prochains mois.
"Pendant les deux prochains mois, notre principal objectif est de vous amener à dialoguer", écrit-il dans sa missive à Mariano Rajoy, après avoir évoqué la "suspension du mandat" confié par les Catalans qui ont selon lui voté pour l'indépendance lors du référendum du 1er octobre, interdit par la justice et le gouvernement. Carles Puigdemont a souhaité en outre une réunion le "plus vite possible" avec le chef du gouvernement espagnol et demandé à celui-ci de mettre fin à la "répression" en Catalogne.
Un appel à la clarté. Par ailleurs, le gouvernement espagnol a accusé lundi le président séparatiste catalan Carles Puigdemont d'entretenir "la confusion" en refusant de dire s'il avait déclaré ou non l'indépendance, et rappelé qu'il avait jusqu'à jeudi pour clarifier sa position. "Sur un sujet aussi important que celui-ci, nous avons demandé et nous demandons de la clarté", a déclaré la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria à la presse en rappelant qu'un délai court jusqu'à jeudi. "La persévérance dans la confusion est incompréhensible", a-t-elle ajouté.