La pression s'est fortement accrue jeudi sur les séparatistes au pouvoir en Catalogne. Une des principales banques a décidé de transférer son siège à Alicante – une autre menace de l’imiter. Face à cette crise sans précédent, Madrid va même publier un décret pour faciliter tous les transferts de sièges sociaux.
La peur des avoirs bloqués. Cette situation inquiète aussi les particuliers. Les expatriés français commencent déjà à transférer leur épargne. C'est le cas d'Anne-Sophie, cadre commerciale dans un grand groupe. "Au mois de septembre, nous n’avions même pas l’idée de transférer l’argent", explique cette Française, installée à Barcelone depuis 14 ans avec son mari. "Aujourd’hui, nous avons peur que nos avoirs soient bloqués, et que, économiquement, la Catalogne soit en défaut".
Un départ déjà envisagé. "Notre vie professionnelle nous obligera si demain, la Catalogne déclare son indépendance. Une entreprise internationale ne pourra pas se permettre demain de rester, de facturer et d’être basée fiscalement à Barcelone si la Catalogne se met hors du système européen, hors de la zone euro, hors de tout".
La crainte gagne aussi les entrepreneurs. Pierre, lui, est un jeune entrepreneur français. Il était sur le point de créer une entreprise à Barcelone. Mais aujourd'hui, il hésite énormément. "S'il y a des grandes entreprises comme des banques qui choisissent de partir, c'est pas bon signe", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Si la situation ne s'arrange pas, je pense que je partirai". Et de mettre en avant un certain pragmatisme économique : "je ne suis pas Catalan, j'ai la possibilité de rentrer en France ou partir dans un autre pays d'Europe".