«Ce n’est pas la fin de l’histoire» : l’accord conclu entre l'UE et le Mercosur reste «inacceptable en l’état», déclare l’Élysée
Ce vendredi, la Commission européenne a annoncé la conclusion d'un accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur. Face à cela, l'Elysée a réagi et estime que le deal "reste inacceptable en l'état".
Un accord "inacceptable" ? Ce vendredi, à Montevideo, la Commission européenne et le bloc régional sud-américain du Mercosur ont conclu “les négociations en vue d’un accord” de libre-échange auquel plusieurs pays européens, France en tête, s’opposent. Face à cela, la présidence française a rapidement réagi, estimant que le texte "reste inacceptable en l'état".
Les exigences de la France connues
"La Commission a achevé son travail de négociation avec le Mercosur, c'est sa responsabilité, mais l'accord n'est ni signé, ni ratifié. Ce n'est donc pas la fin de l'histoire. Il n'y a aucune entrée en vigueur de l'accord avec le Mercosur", a tenu à souligner l'Elysée lors d'un échange avec des journalistes.
Alors que le résultat final de cet accord n’a pas encore été présenté aux États, la présidence française assure que les exigences de la France sont connues et partagées en Europe. Notamment sur “les filières agricoles” qui “ne peuvent pas être exposées à une concurrence déloyale ni constituer des variables d’ajustement”, ou même l’accord de Paris sur le climat qui doit “être une clause essentielle”.
L'Europe s'y oppose
L’Élysée précise également que “la France continuera, avec ses partenaires, de défendre sans relâche son agriculture et sa souveraineté alimentaire". "Ces exigences agricoles s’expriment déjà largement en Europe : en Pologne, en Italie, aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique, et bien sûr aussi au Parlement européen", ajoute le Palais.
Après le Premier ministre polonais Donald Tusk affirmant fin novembre qu'il n'accepterait pas le projet "sous cette forme", l'Italie a rejoint jeudi le front du refus français. "Les conditions ne sont pas réunies pour souscrire au texte actuel", ont affirmé jeudi des sources gouvernementales. Rome estime que "la signature peut avoir lieu seulement à condition que des protections adéquates et des compensations en cas de déséquilibres pour le secteur agricole" soient mises en place.
Et ce trio déclaré n'est pas seul, puisque l'Autriche ou les Pays-Bas ont déjà exprimé des réticences, auxquelles pourraient se joindre l'Irlande. Pour empêcher l'adoption du texte, la France a besoin de rallier trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l'UE, un seuil aisément franchi si l'appui de Rome et de Varsovie se confirme au moment du vote.