"Qu'est-ce qu'on attend ? Qu'ils meurent de maladies ?" Près de 200 enfants issus de familles de djihadistes français, arrêtées en Syrie, sont retenus dans des camps au Nord-Est du pays. Certains y sont nés. Tous vivent dans des conditions sanitaires catastrophiques. Deux parlementaires, le député centriste Pierre Morel-À-L'Huissier et le sénateur communiste Pierre Laurent, envoient ce mercredi un courrier à l'ensemble de leurs collègues pour appeler à un réveil des consciences. Leur objectif : que les élus impulsent le rapatriement de ces mineurs.
Plusieurs grand-parents français se battent pour qu'Emmanuel Macron accepte de rapatrier en France les enfants mais aussi leurs parents, afin qu'ils soient jugés par la justice française. "J'espère vraiment que ça va bouger. C'est maintenant, vraiment, ils sont trop en train de s'abîmer", confie Suzanne, au micro d'Europe 1. Quatre de ses petits enfants sont bloqués dans des camps depuis trois ans. Dans un cri du cœur, elle appelle le président de la République à agir avant qu'il ne soit trop tard.
Le désespoir des familles
"Il faut imaginer : il n'y a aucune éducation sur place. Il n'y a pas de livres, pas d'école. Ils sont en train de perdre leur langue maternelle. Combien de temps on va attendre ?", s'interroge-t-elle avec émotion. Les plus âgés de ses petits-enfants ont connu la vie en France, tandis que les plus jeunes sont nés dans les camps. "Ils n'ont connu que des cailloux, le sable et la poussière. Et l'hiver, le froid et la boue. Est-ce que ce sont des conditions pour des enfants ?", lance-t-elle avec émotion.
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"Ce sont des enfants innocents. Qu'est-ce qu'on attend ? Qu'ils meurent de maladies ? On n'arrive plus à comprendre, nous les grands-parents", déplore Suzanne. "Qu'ont fait ces enfants déjà pour mériter cela ? On commence à désespérer. Ce sont des victimes, donc il n'y a qu'une solution : il faut les rapatrier. Là, il y a urgence."